Joint-venture : Internet : le combat des Facebook

Internet : le combat des Facebook

En deux ans d’existence, Xiaonei, le clone chinois de Facebook a rassemblé 25M de membres: c’est en Chine le portail à la croissance la plus rapide, et le n°2 du « réseau social ». La banque nippone sur internet Softbank a d’ailleurs racheté 35% des parts d’Oak Pacific, sa maison-mère, pour 430M$, plus 100M$ pour poursuivre son expansion. Joe Chen, son Président voit effectivement une chance dans l’effondrement boursier de l’internet chinois (-31% cette année au NYSE), quoique ses 221M de clients doivent passer d’ici décembre à 280M—pour la plupart âgés de moins de 25 ans. Aussi OP chasse les sites sociaux chinois en difficulté, mais d’une certaine taille (50 à 100M$ de chiffre/an). Détail qui intrigue : la méfiance des tutelles chinoises vis-à-vis de ces sites d’opinions et surtout de leurs éventuelles alliances, ne décourage plus l’investissement étranger en centaines de M de $. Par contre, OP doit faire face à un autre risque : l’arrivée de Facebook—le vrai, qui a lancé en juin, lui aussi pour 100M$, une version en chinois simplifié pour le continent, une autre en caractères anciens, pour HK et Taiwan : beau duel en perspective.

Fusion&Acquisition : la Chine perd ses complexes

[1] En 2005, Cnooc se voyait refuser la main d’Unocal, 7ème pétrolier mondial (californien): erreur de jeunesse mais depuis, le pétrolier offshore chinois a renforcé son savoir-faire. Pour 2,5MM$, le norvégien Awilco annonce son passage sous pavillon Cnooc, qui hérite d’une expertise en plates-formes de forage complexe (en eaux profondes par ex., où il était néophyte), et d’une flottille de navires d’études géotechniques qu’il louera jusqu’à 0,6M$/j, tout en multipliant ses propres forages sur toutes les mers du globe. Après accord (probable) des actionnaires, Cnooc passera au 8ème rang des pétroliers offshore, avec 34 plates-formes actives.

[2] Le pétrole chinois n’est pas le seul à passer en mode «conquête». A 13 ans, Chery, agressif constructeur semi-public de Wuhu (Anhui), est réputé préparer le rachat de Volvo à Ford -il lui en aurait offert 4,4MM$. Assommé par ses coûts salariaux et la hausse du brut qui pénalise ses berlines et 4×4, le géant de Detroit a déjà cédé en 18 mois Jaguar, Aston Martin et Land Rover, ses perles rares. Or, sa dernière «danseuse», Volvo lui coûte cher, ayant perdu 151M$ en 3 mois. L’offre de Chery reflète la dépréciation de Volvo, que Ford payait 6,45MM$ dix ans avant. Chery fait face à un problème de cash : ses actifs n’atteignent pas la somme requise —mais en ce pays, de moins en moins, trouver des emprunts n’est un problème, surtout aux groupes d’Etat. Problème aussi de la rationalité de l’acquisition : Chery a déjà une alliance avec Chrysler, pour qui il produit « à façon ». Mais en fait de F&A, la Chine souvent, réagit à l’occasion à prendre…

Australie, la Chine bat le fer pendant qu’il est chaud

Face à la ruée chinoise vers ses mines,Canberra ne cache pas son dilemme. Fin juin, la suspension 90 jours du rachat du minéra-lier Murchison par Sinosteel avait été suivie du rejet du dossier de reprise de Prosperity Ressources (mineur d’or-cuivre) par l’aciérie Shougang. Puis L.Tanner, ministre des Finances, et le trésorier Wayne Swan démentent toute intention de barrer la route aux acheteurs chinois : «le pays s’est fait avec l’investissement et les migrants étrangers». Et Swan rappelle qu’il approuve ces dossiers au rythme d’un tous les neuf jours. Mais trop c’est trop —surtout quand on parle des fonds souverains (y compris le CIC chinois), alors que les ressources mondiales s’évaporent et que la Chine prétend à 30MM$ d’acquisitions « aussie »… Canberra se promet désormais d’étudier «plus attentivement» à l’avenir les tentatives des Fonds. En attendant, profitant des états d’âme, la Chine se rue dans la brèche. Le 6/07, Western Mining, 1er mineur chinois reçoit le feu vert pour 10% de Ferraus pour 140M¥. Le 11/07, par grignotages successifs, Sinosteel contrôle 50,97% des parts de Midwest -et promet d’aider sa nouvelle filiale à développer d’autres grandes mines à l’Ouest, Weld Range (hématite), Koolanooka (magnétite). Ainsi, la Chine se fait les dents sur ces firmes «moyennes», tout en observant de loin le combat incertain entre BHP Billiton et Rio Tinto, fusion qui terroriserait tant la Chine que l’UE —mais Pékin rêve de mettre tout le monde d’accord.

 

 

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