Joint-venture : Retour au bercail pour les ours Steiff

Retour au bercail pour les ours Steiff

Producteur d’un ours en peluche célèbre en Allemagne, Steiff délocalisait en Chine en 2004, séduit par les coûts de production. Quatre ans après, coup de tonnerre : il retourne à Giengen an der Brenz, au berceau familial. En cause, l’explosion des coûts de formation (du fait des défections du personnel), de ceux du transport (3 mois de navigation ou d’attente au port), et les problèmes de qualité irrégulière, causant trop de déchet. Ebranlé dès 2007 par le scandale de la peinture au plomb des jouets Mattel, Steiff abandonne. Sa décision n’est pas représentative: la même année, plus de 75% des jouets, peluches et poupées vendus en Allemagne restent made in China. Mais la confédération des industries d’Outre-Rhin signale que 20% de ses délocalisations aboutissent quelques années plus tard au retour au pays. En France, Samas, PME de meubles de bureau, a quitté la Chine qu’elle avait rejointe en 2002, pour retourner à Noyon (Oise). Tout comme Atol, la coopérative d’opticiens, qui a rapatrié dans le Jura en 2005 sa ligne Ushuaïa – pour raison de qualité. De quoi ébranler le dogme jusqu’alors sacré de « sans délocalisation, point d’avenir » !

Vers un empire sino-US du porc ?

Avec 500M de porcs, (1er éleveur mondial), la Chine voit depuis 3 ans son cheptel régresser de 6M de têtes, à 42M. En cause : la maladie de l’oreille bleue (en 2007, 20% de truies perdues), ainsi que les intempéries et le séisme. Mais joue aussi la structure productive en centaines de M d’élevages familiaux, limitant l’investissement vétérinaire et les infrastructures. Aussi, l’Etat encourage l’émergence de groupes d’élevage aux dimensions mondiales comme Cofco, l’ex-monopole de l’import-export alimentaire, qui vient de payer 139M$ pour 4,95%, de Smithfield Foods, 1er producteur de porcs US (18M de têtes/an). Il lui achetait déjà 0,3M de carcasses cette année. Consommant 41,9Mt de porc/an, Pékin est obligé, en cette année de «porcs maigres», de forcer sur l’importation (+ 8% en 2008) aux US, en Europe et au Canada. Ainsi, les prix flambent toujours sur les marchés (+37,8% en mai). Avec son nouvel élevage, Cofco vise d’ici 5 ans, 10 à 15M de têtes, et le 1er rang national (2-3% du marché). Dans ce projet, le partenaire virginien lui apportera experts, technologie et souches sélectionnées. Il l’aidera aussi à intégrer l’activité verticalement, de la reproduction à la distribution, en passant par l’abattage, la transformation, et le conditionnement sous une meilleure chaîne du froid et d’hygiène.

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