A la loupe : Environnement : Chine et monde construisent un consensus

A la veille du sommet du G8, les 7-9/07 à Tokayo (Japon), le Président Hu Jintao adopte soudainement un ton plus conciliant en matière de coopération sur l’environnement, se disant prêt à adhérer au système de Kyoto… mais plus tard. Il avoue que «le temps presse» et s’inquiète, conscient du risque d’une atmosphère déjà chargée de 385 particules de carbone par million, et qui monte de +2 parts/M/an. Une fois passé le cap des 450 particules, la température augmentera de deux dégrés, causant la disparition d’espèces animales et végétales. Les derniers experts donnent sept ans à l’humanité pour réagir et maîtriser le mécanisme des émissions de CO². Or, dans ce scénario catastrophique, la Chine serait l’une des premières victimes.

Venant d’être reconnue 1er pollueur au monde avec 24% d’émissions de CO², elle se fait rappeler à l’ordre par Ban Ki-moon, secrétaire Gal de l’ONU à Pékin les 2-4/07: elle doit «prendre ses responsabilités de puissance mondiale».

C’est alors que le Conseil d’Etat avoue (1/7) que le pays investit trop dans les industries dévoreuses d’énergie. Il effectue de même un tout petit pas, aux conséquences potentiellement fortes : le bureau de l’énergie – 25 hommes – est autorisé à quadrupler ses effectifs. Ainsi, un ministère de l’Energie sera bientôt en place, définissant et imposant une politique cohérente de l’énergie. Depuis des années tous les lobbies industriels et des transports se liguent avec succès contre son existence. Pékin saute ce pas, car cette année encore, il sait qu’il échouera dans son plan de coupe de 4%/an de sa demande en énergie. Pour maîtriser sa consommation et ses coûts, il doit déréguler rapidement ce marché chez lui : chose impensable sans un ministère, et une politique.

La bonne nouvelle pour Hu, est que des étrangers ont déjà commencé à transférer des technologies anti-pollution: [1] Avec la Norvège et le PNUD, l’UE vient de fournir 4M² aux 31 provinces, afin qu’elles formulent d’ici 2010 un plan d’action local anti-réchauffement. Tel le Qinghai qui présentera des actions contre la fonte de ses glaciers. [2] DHL, la messagerie allemande ouvre en Chine et 17 pays d’Asie son service GoGreen. Celui-ci offre aux usagers de payer 3% de plus, à réinvestir en projets «propres» (éoliennes, reforestation), de manière à rendre leur transport «neutre carbone». Cet effort est déductible du quota-carbone de la firme et d’une certaine manière, « net de l’impôt écologique » du CDM. [3] Enfin, le stockage souterrain de CO² est testé à Kerstin (Allemagne) avec le soutien de l’UE. En Angleterre, Londres subventionne le 1er essai de stockage commercial, destiné à rendre le système viable d’ici 2020. On en attend l’élimination de près de 30% des émissions de CO² sur Terre. Ce qui donnera à l’humanité un peu plus de temps pour trouver les sources d’énergie d’avenir et en attendant, de continuer à brûler du charbon, Chine en tête !

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