Aéronautique: Avic 1 déploie ses ailes
Avic-1 et Avic-2, les constructeurs aéronautiques chinois se positionnent sur tous les créneaux. Ils s’apprêtent à tester l’ARJ-21, jet de 90 places. Ils développent leur « jumbo » (de 150 places) qu’ils espèrent sortir en 2015, moyennant 5MM² de budget de R&D. Et voici qu’à présent (29/06) Xi’an Aircraft, filiale d’AVIC-1 présente son MA 600, turbopropulseur de 60 sièges. C’est sur ce court et moyen courrier d’une vitesse de 514km/h et au rayon d’action (minima) de 2400km, que la Chine parie pour percer sur le marché mondial. Car Boeing et Airbus ont tout misé sur le «tout-réacteur». Or, en matière de consommation et de respect de l’atmosphère, le turbopropulseur se comporte mieux. En réinjectant dans sa turbine le souffle de l’hélice, il économise presque la moitié du kérosène et 3/4 des émissions en CO² sur lesquels les transporteurs sont désormais taxés en Europe —comme tous les pollueurs (Kyoto oblige). Depuis deux ans, cet avantage vaut au turbopropulseur un brusque retour de faveur sur les carnets de commandes d’ATR (franco-italien) et Bombardier (canadien), prenant de court les géants mondiaux, mais non Avic qui s’y prépare depuis 10 ans. Issu d’une version plus ancienne, son MA 600 pèse 300kg de moins et consomme 40% de moins. D’ici 2010, Avic-1 veut sortir 10 à 15 appareils/an, puis le double —il affiche déjà 122 commandes, surtout vers l’Afrique et l’Asie du Sud-est. Sans compter son MA 700 (70 sièges), qui doit sortir en 2013. Idéalement, l’appareil est conçu pour des vols d’une heure ou moins, où l’écart de vitesse est négligeable. Avec un kérosène venant d’augmenter de 31% en 30 jours, la Chine prétend sous dix ans à 40% du marché mondial, ce qui donnerait, d’ici 2028, 760 appareils vendus.
Sommaire N° 23