Pol : Corée du Nord : Xi Jinping et la Chine marquent un point

Shanghai ouvre le greffe des greffes

 Depuis 2004, la Chine s’active pour moraliser son industrie des transplantations, qui en 2006 réalisait 20.000 opérations -dont une bonne moitié pour étrangers, à une fraction des tarifs mondiaux.

Au plan éthique, la pratique était insupportable: en 2006, selon South China Morning Post, 99% des organes provenaient d’exécutions. Aussi en juillet 2006, le ministre de la santé bannit les ventes d’organes (seul le don par la famille ou le mourant était licite), et soumit toute opération, au sein de l’hôpital, à un «comité d’éthique». En 2007, les organes disponibles furent réservés aux nationaux, et les visas d’entrée supprimés aux candidats au «tourisme -bistouri».

Restait la question de fond, celle de l’origine des organes: l’immense demande non comblée (2M/an dont seul 1% satisfait) faisait risquer tous les dérapages… Ce 15/06, la Chine fait le pas décisif en ouvrant son registre obligatoire des transplantations. Seuls 80 hôpitaux sont agréés, et tenus (sous peine de perdre la licence) d’entrer toutes les données dans un fichier central. Pour débuter, le système est limité au foie, et à Shanghai. Profit à en attendre: pour les praticiens, la traçabilité de l’organe, et l’historique des opérations ; pour la nation, la levée de tout risque de scandale… à deux mois des JO.

La prochaine étape est déjà dans les cartons : avec le ministère, la Croix Rouge et sept instances, la Chine offrira aux candidats au permis de conduire de donner ses organes en cas de décès -contre compensation à la famille. Ce qui mettrait à portée des hôpitaux chinois les organes des 100.000 décédés de la route par an, réglant une partie de la question de ce déficit!

Corée du Nord: Xi Jinping et la Chine marquent un point

  Entré au Comité Permanent du Politbureau en mars, pressenti pour remplacer Hu Jintao en 2012, Xi Jinping n’en était pourtant  pas le favori. Désigné depuis «Mr JO», il semblait plutôt sans pouvoir : mais sa visite à Pyongyang (17-20/06) change les perspectives.

Car c’est un dossier mondial qu’il vient dénouer, la dénucléarisation de la Corée du Nord, en panne depuis près d’un an. Or, sa mission semble avoir réussi : reçu par Kim Jong Il le «cher leader», il a renforcé avec lui la relation bilatérale pour 10 ans. Pyongyang se dit prêt à un nouveau Sommet à six, et Condoleezza Rice donne sa «confiance» en Pyongyang (c’est rare) pour honorer «bientôt» sa parole, et recevoir en retour, son retrait de la liste américaine des pays terroristes. Ainsi, la carotte de Pékin semble mieux marcher que le bâton de Washington : l’hiver dernier, le blocage était parti de l’accusation américaine à la Corée, d’avoir épaulé Damas dans son programme nucléaire…

Si le risque coréen disparaît, l’«action chinoise» prendra de la valeur face aux deux autres aléas présents de la paix mondiale—l’Iran et le Soudan— autres grands «amis de la Chine», qui pourrait une fois encore, marquer des points sur la scène diplomatique mondiale !

NB : Xi Jinping, qui poursuit son périple via Mongolie, Arabie Saoudite et Yemen, semble en fait tenir en main la supervision quotidienne de l’appareil du Parti communiste chinois, et en préside le Secrétariat  : tapis rouge vers le pouvoir suprême !   

 

 

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