Temps fort : Ebranlé, l’Etat aborde le plus dur : l’après-séisme

Après le drame du Sichuan au terrible bilan (près de 90.000 morts/ disparus, 375.000 blessés, plus de 12 millions de sans abri), administration, volontaires et armée parent au plus pressé. Vite, le génie de l’APL, l’armée chinoise, a réussi à creuser un déversoir au lac de Tangjiashan monté d’1,7m/j, menaçant 1,3M d’habitants, dont 250.000 évacués – le 7/06, ses 220Mm3 commençaient à se déverser…

Face à ce danger majeur, d’autres risques demeurent : on vient d’évacuer 5000t de produits chimiques à l’air libre et 100 sources radioactives. Epoch Times, journal dissident aux USA suggère qu’une ogive nucléaire aurait sauté sur son missile, en pleine montagne dans son silo souterrain. 

Les coûts du séisme se précisent : 20 à 30 MM², huit ans d’efforts seront un minimum pour rattraper des pertes industrielles de 20MM², dont 97% concentrées entre cinq villes. Les banques ont perdu 5MM² en prêts sur actifs détruits. L’Etat a promis 7MM² dès cette année, dont 2,5 aux firmes – l’aciérie Panzhihua reçoit de la Banque de Chine 2MM² de prêts, et le cimentier Anhui Conch, une rallonge de 0,5MM². Chaque province riche doit assister un des districts sinistrés: tel le Guangdong qui parrainera Wenchuan, à l’épicentre. L’aide privée et étrangère atteint 4MM² au 3/06. Mais comment éviter la corruption, alors que déjà des détournements sont épinglés, et des fraudeurs, condamnés en procédure express, à 7,5 ans de prison? Trop d’instances concurrentes se partagent la gestion de ces fonds. L’Etat promet la vigilance, et donne en exemple son bureau des 华侨 huaqiao (Chinois de la diaspora) : protégé par 4 protocoles anti-détournement, il veut convertir ces dons, en 3 à 5 ans, dans 100 écoles et autant d’hôpitaux.

 Face à leur désespoir, dans leurs villages de toile, les gens cherchent le réconfort où ils peuvent : dans la religion, notamment, bouddhisme, christianisme et islam qui connaissent un regain de fréquentation. Entre les 1800 orphelins et les innombrables parents ayant perdu leurs enfants, l’Etat s’apprête à reconstituer des familles -d’autres retrouvent le droit à d’autres enfants, d’autres celui à une opération de déstérilisation.

Mais rien de ceci n’empêche l’éveil de la colère : l’heure des comptes, pour l’effondrement de 7000 classes en tofu, construites sans architecte, ni ferraillage, ni sable, contrairement aux édifices de l’administration, qui ont tenu. Des milliers de familles tentent de déposer plainte, s’opposent à la police, qui les disperse. L’Etat offre 100² de pension par an et par disparu…  Des cadres, tel Lin Qiang, n°2 de l’éducation au Sichuan, tentent d’ouvrir le dialogue, implorent leurs hommes d’accepter de reconnaître leur responsabilité—et les victimes, de leur faire confiance : seule chance d’éviter le clash, avec cette population désespérée!

 

 

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