Économie d’énergie: l’étranger porte la torche…verte !
Preuve de son avance technologique et financière, la grande distribution étrangère déploie des efforts inédits en économie d’énergie, se préparant ainsi à l’inéluctable réajustement des tarifs de l’électricité, que la concurrence locale alors subira de plein fouet.
Le VdlC n°13 décrivait le plan global de Wal-Mart, mesurant le coût en CO² des produits, puis offrant aux producteurs les solutions identifiées ailleurs sur Terre. Carrefour n’est pas de reste. Dès 2004, avant la loi de 2007, il introduisait les sacs plastiques recyclés. Aujourd’hui, il annonce une coupe de sa facture énergétique de 20% (par rapport à 2005) dans ses 20 surfaces prévues pour 2008. Il le fera grâce à des technologies nouvelles en surgélation, climatisation et éclairage, dont ce sera, pour le groupe, la 1ère mise en service mondiale. Déjà deux magasins sont aux normes nouvelles : Pékin (Wangjing) et Wuhan (Guanggu), où 1,2MW et 50.000m3 d’eau seront épargnés.
Idem Ikea prépare son 5ème magasin à Tianjin, 0,6Mm², pour 60M$ d’investissement avec promesse (comme pour tous ses dépôts dans le monde) d’une coupe d’au moins 20% d’énergie par m². Même souci chez les industriels, tel Nokia dont le dernier « campus vert» de Yizhuang (son QG de 70.000m² de bureaux, labos et usine pour 60M$), est truffé de 30 gadgets verts. Parmi ceux-ci, ces « parois vitrifiées respirantes», qui réduisent la consommation d’énergie de 20%, et de 37% en eau. Ou encore, l’intégration des fonctions, qui supprime les émissions de CO² liées au transport et à l’emballage. Pour ces traits futuristes, Yizhuang s’est vu accorder le label LEED –(« gold »), le plus exigeant du genre aux USA.
Air Liquide occupe le terrain
Dans leur course à la productivité, les groupes industriels, notamment pétroliers délèguent toujours plus à l’extérieur la production des gaz (azote, hydrogène etc) : c’était ce qu’attendait Air Liquide, n°1 mondial de ce métier, depuis « 1916 » sur sol chinois, qui s’étend toujours plus vite, avec un chiffre d’affaires de 250M² en 2007.
En 2005, AL achetait à Qingdao (Shandong), une unité de séparation des gaz de l’air (ASU), qu’il remettait à niveau moyennant 20M². C’était pour fournir en azote, à long terme une raffinerie de la Qingdao Refining&Chemical, filiale de Sinopec : contrat signé le 20/03/08. En avril, Air Liquide récidive à Tianjin, 3ème bassin industriel du pays, où il a déjà investi plus de 200M² dans plusieurs ASU ainsi qu’une JV avec Tianjin Soda.
Cette fois, il crée une entreprise mixte pour 45M² d’investissement (à 50/50%), afin de fournir en gaz industriels TPCC, une autre filiale du pétrolier. Comme à Qingdao, AL reprend à son compte la «vieille» ASU, et en montera une plus performante, de 1000t/j pour les besoins de la raffinerie et du craquage d’éthylène. L’avenir est tout aussi vibrant. Air Liquide suivra ses clients locaux dans leur marche vers l’Ouest, Sichuan ou Xinjiang par exemple, et y investira « au moins » 300M²/an de 2007 à 2011, le triple de ses invests de 2004 à 2006 : c’est le moment d’occuper le terrain !
Orica, l’alternative aux « explosifs » chinois
Avec ses mines et ses routes en plein développement, la Chine « mange » de l’explosif : son marché vaut 2,5MM$/an et croît de 10%/an. 1er producteur mondial de ce type de produits,
Orica l’australien ne pouvait pas laisser passer cela. D’autant que la clientèle cherche du savoir faire pour obtenir des déflagrations de plus forte puissance. Orica s’associe (24/04) avec Nanling pour bâtir une usine dans le Hunan. A l’horizon 2010, ce sont 40 M de détonateurs qu’il sortira. Pour 47M$ d’investissement,
Orica reçoit 51% des parts—majorité nécessaire pour protéger sa technologie. L’affaire lui promet de décupler, à 10%, sa part du marché. Probablement bien plus, vu le plan de l’Etat pour dynamiter les producteurs semi-clandestins non certifiés. Ils sont 400, qui à terme, ne devraient plus être que 30.
Sommaire N° 15