Pol : Chen Liangyu, condamné à 18 ans

Crise Olympique/Tibet – statu-quo et journée noire

Le 10/04 marqua un pic dans la crise de confiance sino-étrangère, suite aux les violences du 14/03 à Lhassa.

Pour la 1ère fois, Jacques Rogge, Président du Comité int’l olympique (CIO), qui concluait 2 jours de session à Pékin, sans doute las de s’exposer à la critique, rompit son silence pour évoquer un « engagement moral » de la Chine à améliorer ses droits de l’homme. K. Ruud évoqua un « problème significatif au Tibet »: aux deux, leurs interlocuteurs répondirent de se cantonner à leurs dossiers.

Le même jour, des rumeurs persistantes suggérèrent que contrairement aux espoirs, Lhassa resterait fermé jusqu’après les Jeux Olympiques, peut-être jusqu’à octobre, et même Louise Arbour, la haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme se vit refuser l’entrée fin avril. Raison possible au revirement : la visite de journalistes à Labrang (Xiahe, Gansu), une fois de plus interrompue par un groupe de lamas dissidents. Pour combler le tout, un porte-parole du ministère de la sécurité publique prétend dévoiler l’ultime tentative terroriste, 35 Ouighours arrêtés à Pékin, qui auraient préparé le kidnapping de touristes et journalistes des JO—ni preuve ferme, ni coupables (ni noms) n’ont été présentés.                                            

Chen Liangyu, condamné à 18 ans

Le 11/4 sort à Tianjin le verdict contre Chen Liangyu, ex «roi» de Shanghai déchu fin 2006, suite au détournement de 300M² des fonds de pension shanghaïens.

Au dernier décompte, en mars, la Cour des comptes corrigeait le montant à son décuple -3MM². Le fond du problème, bien sûr, était ailleurs : Chen tenait la « tête du Dragon» (surnom de la métropole du Yangtzé), pour le compte de Jiang Zemin, résistant au pouvoir de Hu Jintao. Et c’était Zeng Qinghong, le vice Président, qui avait négocié sa chute —en échange de son propre départ en douceur.

A 62 ans, Chen est condamné à 18 ans de réclusion criminelle, et à une amende de 40.000$.

Son jugement avait été précédé 4 jours plus tôt par celui de Zhang Rongkun, 16ème magnat national en 2005, accusé avoir bénéficié des largesses occultes de Chen, son protecteur. Frisant la 40aine, Zhang est mis à l’ombre pour 19 ans. Sous bien des aspects, le scandale de Chen Liangyu se présente comme l’insolite remake d’une affaire-miroir, dix ans plus tôt. A commencer par le patronyme. En 1997, Chen Xitong, «roi» de Pékin était enfermé pour fraude : son lotissement sur Chang’ An, l’Oriental Plaza, avait dépassé du décuple (à 2MM$) le plafond autorisé par le Conseil d’Etat. Et surtout, ce Chen était le dernier lieutenant de Deng Xiaoping, qui résistait au pouvoir du nouveau maître, Jiang Zemin. Chen avait alors écopé de 18 ans lui aussi -l’équivalent, apparemment, de la peine capitale pour les grands de ce monde ! Par comparaison, deux caissiers de la Banque de l’agriculture (ABC) viennent d’être fusillés pour quelques M$ détournés et perdus au jeu !

 

 

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