Acier—Laiwu au Shandong, pas à Mittal !
Dès février 2006, Mittal, le géant sidérurgiste indien tentait d’acheter 38% de Laiwu pour environ 200M².
L’aventure finissait en fracas 13 mois plus tard : Pékin refusait de céder ce « joyau » à l’étranger. Déjà possesseur de 30% de Valin (Hunan), Mittal en novembre 2007, obtenait encore 73% de Oriental Steel, le groupe privé, mais échouait auprès du mongol Baotou. Laiwu cependant, n’en reste pas là : le 26/03, ce 8ème aciériste national fusionne avec Jinan, l’autre sidérurgie du Shandong (n°9), pour créer Shandong Steel, n°2 national et n°7 mondial, avec 23,8Mt, juste derrière Baosteel le Shanghaïen. L’un et l’autre vont fermer leurs unités polluantes et construire un nouveau mastodonte à Rizhao, d’une capacité colossale de 20Mt/an.
Cette fusion s’inscrit dans une vague pilotée depuis Pékin, destinée à concentrer en une dizaine de groupes 50% des capacités, tout en produisant moins cher et plus propre. Ainsi, Shougang quitte la capitale et s’allie avec Tangshan sur un projet de 27Mt à Caofeidian, port en eaux profondes. Avec de tels projets, et malgré un ralentissement dû aux fermetures de centaines d’unités obsolètes (et à l’envolée des prix du minerai, +65%), l’acier chinois progressera encore cette année, assurant 38% de la production mondiale, puis 44,5% en 2013.
La 3G chinoise, à la rescousse de China Telecom ?
Autrefois monopole du téléphone chinois, China Telecom (CT) vient de perdre 13% de ses profits en 2007 (23,7MM¥), et 37% au 4eme trimestre.
Raison : le report du public vers le sans fil, apanage de China Mobile (CM, 370M d’abonnés, le poids lourd des télécoms chinois). China Telecom vient de perdre 2,7M de clients – il lui en reste 220M.
Pour colmater l’hémorragie, il investit dans de nouveaux produits, telle la TV-internet (IPTV), qu’il va développer en rachetant Beijing Telecom pour 793M$ – à temps pour les Jeux Olympiques. En même temps, au 01/04, naît le 1er réseau expérimental 3G, sous la bannière de … China Mobile. Un noyau limité aux huit futures villes olympiques, à 60.000 portables et 15.000 ordinateurs, avec un prix d’appel à 0,4¥/minute, pour la durée des tests. Tous ces abonnements sont insuffisants à la demande -d’autant qu’un tiers restera hors commerce. Ce système naît avec fort retard sur le reste du monde, car la Chine a insisté pour fonctionner avec son propre standard TD-SCDMA —afin de garder ses chances d’être leader mondial, et éviter de payer les royalties. Tout ceci concerne China Telecom qui, selon la rumeur, héritera d’un des deux autres standards, l’européen WCDMA ou l’américain CDMA 2000, plus fiables. Après refonte, imminente, de tous les groupes publics composant le paysage des télécoms, trois groupes polyvalents émergeront, dont China Telecom, enfin à armes égales.
Sommaire N° 12