A la loupe : Anson Chan, ex- et future leader de Hong Kong?

Sous Chris Patten, dernier gouverneur de sa Majesté, Mme Anson Chan dirigea la dernière administration britannique du « Rocher ». Depuis 1997, elle se maintenait hors de la vie politique. Or, en novembre, elle rentre en lice, se fait élire au « Legco », le Parlement hongkongais, et entre en conflit avec le pouvoir local… Notre interview exclusive :

VdlC : Mme Chan, pourquoi avoir quitté votre retraite ?

AC : Je n’ai pas entièrement quitté la vie publique -depuis 2006, je participe au groupe central de réforme constitutionnelle. Mais depuis 1997, je ne vois plus venir aucun progrès vers la démocratie : j’ai fini par m’inquiéter, et décidé de réagir.

VdlC : Dans quelles conditions avez-vous fait campagne ?

AC : A l’automne, le Président du DAB (Democratic Alliance for Betterment of Hong Kong), le parti au pouvoir, est décédé. Pour son siège au Legco, je me suis présentée contre Regina Yip, la candidate de Pékin, et ai fait campagne pour la défense des libertés, et le suffrage universel pour 2012. Malgré une lourde différence de moyens financiers, j’ai gagné, et 55% des électeurs se sont prononcés, record absolu !

VdlC : quelle chance voyez-vous d’une alternance au pouvoir ?

AC : Nulle à court terme. La vie politique est figée, système bloqué.

VdlC : Pourquoi?

AC : Même les milieux d’affaires le disent : plus de 50% des projets d’Etat ne seront pas remplis, vu la crise de pouvoir. Soupçonné de partialité, l’exécutif se voit refuser ses budgets par le Legco. Nos politiciens qui vont à Pékin, défendent souvent leurs propres intérêts et en tout état de cause, n’accèdent qu’à des interlocuteurs de niveau intermédiaires. Les démocrates sont même sur liste noire. Aussi, Pékin et Hong Kong ne se parlent pas : c’est dangereux !

VdlC : Concrètement, quels risques ?

AC : Un effondrement de la bourse, sous l’effet d’une perte de confiance des petits porteurs. Une bouffée de colère des nouveaux pauvres, suite à l’explosion des prix alimentaires.

VdlC : Comment êtes-vous vue par le pouvoir central ?

AC : Ils pensent que je les affronte… Ils ne savent pas trop quoi penser, car je suis à l’écart des pan-démocrates… Leur crainte est que je me porte candidate comme chef de l’exécutif, ou que je crée un Parti… En fait, c’est Hong Kong-même qu’ils ont du mal à comprendre, société multipartiste, un système qui leur est inconnu.

VdlC : qu’allez-vous faire à l’avenir ?

AC : Je veux qu’on fasse plus à Hong Kong contre la disparité des fortunes, pour l’environnement, et pour la réforme constitutionnelle. Je ne veux pas que ma ville fasse marche arrière, mais au contraire, par ses réformes, qu’elle montre le chemin au reste du pays.

VdlC : Vous considérez vous plutôt Chinoise, ou citoyenne de Hong Kong?

AC : Je me suis toujours vue comme Chinoise, fille de ma nation !

 

 

 

 

 

 

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