Argent : Construction navale à toute vapeur

Construction navale à toute vapeur

  Pour la 12e année consécutive, en 2006, la Chine renforce sa place de 3e constructeur naval, en triplant  son tonnage en 4 ans (!), avec 14,5MTPL, et 20% du total mondial (contre 6% en 2000).

L’export, dans l’année, a augmenté de 74% à 6,2MM², tandis que les profits ont doublé à 960M². Objectif visé : 25% des commandes sous trois ans, pour passer n°1 global du vraquier et n°2 du pétrolier. Les deux meilleurs chantiers, Dalian et Waigaoqiao (Shanghai) font leur entrée dans le club, jusqu’alors exclusif aux nippo-coréens, des dix 1ers mondiaux.

L’avancée résulte d’investissements constants en modernisation et intégration technologique : la Chine faisait 10 ans plus tôt dans le bas de gamme, elle fait désormais dans les superpétroliers, méthaniers et porte-conteneurs à grande vitesse. Par leur avance en R&D, Japon et Corée conservent 70% du marché, mais la Chine joue de deux atouts précieux, sa main d’oeuvre abondante et à bas prix, et son littoral étendu. L’avenir reste très ouvert : la surcapacité menace, et la concurrence coréenne telle Samsung Heavy ou Daewoo Shipbuilding, installe en Chine des méga-usines permettant de bâtir vite et pas cher des éléments de navires en kit, et se réservant chez elle l’assemblage et la finition – le meilleur profit !

En Chine, l’essor de l’auto, neuve ou d’occase

Selon l’Association des constructeurs chinois, 414.500 autos se sont vendues en janvier : 2% de moins qu’en décembre, mais sur 12 mois, la hausse fait 39%, rien de moins!

De cette manne, les locaux obtiennent 30,57%, avec 126.700 voitures : bilan remarquable, obtenu en moins de 10 ans face aux plus grandes marques. La Chine reste d’ailleurs n°1 chez elle, grâce à ses prix à l’export (trois fois moins chers que ceux des modèles importés) et à sa profusion de modèles nouveaux (36, sur les 100 sortis l’an passé). En n°2 s’imposent les japonaises (25,9%, et 107.000 ventes), les allemandes (17%, 70.000 voitures) et les américaines (13%, 55.000).

Vu sur l’ensemble de l’année, avec 7,2M de ventes et + 25%, le marché chinois prend le 2d rang mondial. Pour 2007, les experts s’attendent encore à 15 à 20% de hausse -la contrepartie étant la guerre des prix qui entaillera de 3 à 5% les étiquettes. La dernière tendance est l’émergence du marché d’occasion. Beijing Evening News constate qu’après s’être fait la main durant 3 à 5 ans sur une « ça-me-suffit », 36% des propriétaires veulent en changer cette année. Histoire de suivre la mode, pour cause d’enrichissement, d’envie de bénéficier des progrès techniques tout en allégeant la note d’essence, et pour éviter des réparations onéreuses… En 2006, Pékin vit la vente de 322.000 voitures de seconde main, qui seront 500.000 en 2008 : le marché mûrit, pour rejoindre les taux occidentaux, d’une vente neuve pour deux à trois «d’occase»!

Acier -la Chine boulimique…

Avec sa passion pour les industries “lourdes” et “stratégiques”, et la concurrence entre provinces, la Chine ne pouvait que devenir le 1er sidérurgiste du globe : c’est chose faite en 2006, avec 418Mt (volume doublé en 4 ans).

Elle devient aussi le 1er producteur d’acier inox (5,3Mt et un bond en avant annuel des 2/3). Elle est aussi 1ère exportatrice, depuis l’an passé, grâce à ses subventions, ce qui lui vaut les plaintes à l’OMC des Etats-Unis (cf VdlC n°6) puis du Japon, malgré ses mesures tardives annoncées pour désamorcer la bombe des rétorsions. Mais la croissance chinoise est loin d’être achevée: de grandes aciéries préparent leurs nouveaux sites (tel Caofeidian pour Shougang), quêtent des participations dans des mines en Australie… Dès 2008, le haut fourneau mondial accusera une surcapacité (chinoise, indienne, brésilienne) de 200Mt au bas mot, faisant chuter les cours: une grande dépression sectorielle se prépare !

 

 

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