Pol : Marché des droits de carbone : Mittal anticipe

Marché des droits de carbone : Mittal anticipe

Secret de polichinelle : la Chine, qui va dépasser  en 2009 les Etats-Unis comme 1er émetteur de dioxyde de carbone, lance le mois prochain, avec la NDRC (National Development and Reform Commission) et le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) de l’ONU, la 1ère bourse asiatique des droits d’émission de ce gaz à effet de serre.

En revendant des crédits de pollution aux pays développés, elle financera sur son propre sol les équipements de captation de tels gaz. Le projet inclut en amont du circuit, la création de douze maisons de courtage dans le grand-Ouest, entre Xinjiang et Mongolie intérieure, pour y négocier l’introduction de filtres et autres systèmes, dans les usines locales. Le coût global de cette bourse et de ses courtages serait 1,7M$ en trois ans.

C’est ici que Mittal, 1er sidérurgiste du globe, prend le monde par surprise en  se portant volontaire pour contribuer au plan, pour un montant non précisé. Ce faisant, il en tire trois avantages.

[1] il se fait accepter de la Chine, jusqu’à présent soucieuse de lui barrer la route du rachat de ses aciéries.

[2] Il s’implante dans l’Ouest, région moins courue, mais aux plans ambitieux et prioritaires.

[3] Il s’initie à ce marché encore dans les langes, appelé à revêtir une importance énorme à l’avenir (l’agent commercial de notre ciel bleu de demain) et dont l’épicentre sera la Chine.

Religion : regain pour l’ « opium du peuple »

Selon les statistiques officielles, les Chinois fidèles d’une religion ne pouvaient dépasser les 100M. Mais selon le sondage de Tong Shijun et Liu Zhongyu, professeurs à l’Université Normale de Shanghai, auprès de 4500  adeptes à travers le pays, ils seraient en réalité 300M, le triple!

67% appartiennent à quatre confessions mondiales – bouddhistes, taoïstes, chrétiens (40M, entre protestants et catholiques) et musulmans. Les 33% restants—chiffre énorme – croient en des divinités populaires tels le Dragon (« noir », ou « Roi ») ou le Dieu de la Fortune, et en une myriade de sectes et syncrétismes historiques et locaux. Ce nouvel élan de ferveur est nourri par l’exigence de repères et la crainte de solitude : 24% s’y adonnent par besoin spirituel et envie de fuir le matérialisme dominant, en quête d’un sens à leur vie. Mais plus encore de fidèles (28%) prient  pour se concilier la divinité, obtenir protection contre maladies et catastrophes, face à un examen, avant un voyage etc.

Pour autant, la sociologie des fidèles réserve des surprises : une large proportion provient des zones côtières, les plus riches et éduquées. Ils sont surtout jeunes :  plus de 60% ont moins de 40 ans. Quant aux fruits qu’ils tirent de leur foi, ils ont de quoi faire réfléchir : 72% se disent plus heureux que du temps où ils étaient athées. Forme de désaveu  pour ce régime qui tente toujours, comme depuis 60 ans, de détourner sa société de la « superstition » vers les valeurs « scientifiques »…

Le coup de boule du foot chinois

Lourdes difficultés rencontrées par l’équipe olympique, en tournée «amicale» en Europe depuis le 9 janvier : trois matchs « amicaux » (!) sur neuf ont dégénéré.

Le dernier (9/02) contre le Queens Park Rangers (Londres) vit 30 joueurs échanger boxe anglaise contre kung fu. La partie fut interrompue à 2-1 pour le QPR. Un Chinois fut hospitalisé, machoire cassée. D’autres matches contre Chelsea et une équipe de Marseille, furent émaillés d’incidents. Déjà en juin 2006, un « France-Chine » de préparation à la coupe du monde avait vu briser la jambe de Djibril Cissé, l’international marseillais…

Après l’incident de Londres, la Chine a réagi dans le bon sens. Le capitaine du onze olympique s’est excusé. Sept de ses joueurs ont été rappatriés sous 24h. La Fédération chinoise promet enquête et sanctions. Reste à résoudre l’énigme du comportement agressif sur le terrain. A l’évidence, les joueurs ne sont individuellement en cause. Il faut chercher dans la formation : une crise de croissance d’un sport neuf, d’un jeu exporté hors de son berceau d’origine, en n’en reprenant que la technique, dans l’ignorance de sa philosophie d’épanouissement individuel et d’esprit d’équipe. Une maladie qui s’explicite aujourd’hui dans le ballon rond, mais qui est présente dans toutes les disciplines sportives.

 

 

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