Temps fort : Agriculture : Regarnir la tirelire du paysan

Le 6/2, Tang Shuangning, vice-Président de la tutelle bancaire CBRC (China Banking Regulatory Commission), a dressé le bilan des prêts aux paysans par les banques et coopératives de crédit en 2006 : 260MM², 20% de plus qu’en 2005, incluant 120MM² aux industries rurales (+15%) et 92MM² (+23%) aux fermiers. C’est un rythme de croissance plus rapide que celui des autres types de prêts (20%), qui traduit l’effort du pouvoir central pour encourager la redynamisation du monde vert chinois.

Cet univers reste pourtant l’oublié du crédit chinois, avec trop peu d’acteurs et de produits financiers pour paysans. Pour combler la soif des campagnes en argent, la CBRC garde sa priorité à cette réforme de la finance rurale. Elle se donne « 5 à 10 ans » pour assainir les coopératives, source n°1 d’argent aux paysans, et les refondre en groupes à capitaux mixtes. Neuf autres canaux de crédits devraient naître ou réémerger, dont l’ABC, la Banque de l’Agriculture, désendettée, (4ème banque du pays) qui créera un réseau d’agences cantonales, trait d’union bancaire entre ville et village. Telle aussi la Banque de développement de l’agriculture, organe « politique », dont le mandat sera le financement d’infrastructures à fonds pedus pour zones déshéritées. Les banques « de la ville » arrivent après l’assouplissement, fin 2006, des conditions d’établissement à la campagne. Sept locales ont déposé leur demande, dont Minsheng, Beijing Rural Commercial et Tianjin Rural Cooperation Bank. Deux étrangères—les Hongkongaises HSBC et Standard Chartered  ainsi que le Grameen Trust (groupe de micro-crédit du prix Nobel bengali Muhammad Yunus) expriment aussi leur « intérêt » – avec la bénédiction de la China Banking Regulatory Commission.

Mais le fer de lance de cette démocratisation » reste le système postal, tire-lire du monde rural : Postal Savings Bank (PSP) est née le 1/01, de la scission d’avec la poste, 5ème banque du pays. D’énormes défis l’attendent :

[1] apprendre ce métier (le prêt) qui lui fut interdit depuis toujours ;

[2] créer une chaîne de décision fiable entre maison mère et 37.000 agences dont 60% en zone rurale, malgré deux niveaux intermédiaires ;

[3] gérer 86,6MM² d’actifs mais seulement 1,9MM² de capital enregistré, ce qui peut gêner les investissements futurs, et

[4] prêter aux paysans, affaire à risque, que la Bnque de l’Agriculture limite à 20% de ses prêts totaux… Pour cette première année, la banque PSB limite ses ambitions à un chiffre d’affaires de 6,6MM² soit +5,5% – simple mise en jambe !

 

 

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