Cette semaine encore, se renforcent les nouvelles et actions écologiques. Pas de doute, sous pression, Pékin doit multiplier les initiatives, et défendre son bilan environnemental, sur les deux fronts : intérieur (pour conscientiser), et mondial (pour faire patienter).
Ainsi, l’AIE, l’agence internationale de l’Energie, affirme devant le Congrès mondial de l’énergie que d’ici 2030, les émissions chinoises et indiennes de carbone auront monté de 60%. Le CGP, centre de recherche privé américain, annonce ce même bilan pour la Chine, dès 2017. Aussi Pékin multiplie les initiatives afin de ne laisser aucun doute sur son engagement—sans se lier par la promesse de coupes contraignantes :
[1] La semaine passée (VdlC n°36), la SEPA, l’agence nationale de l’environnement, tambourinait son projet (très contesté par les lobbies et provinces) d’évaluation stratégique environnementale obligatoire pour tout investissement nouveau, et d’un fonds de crédits-carbone à 3MM$.
[2] Puis on apprend qu’au lac Tai (au Jiangsu, colonisé quelques semaines l’été dernier par une couche d’algues nauséabondes), la taxe de rejets d’effluents sera portée à 10,5¥/kg de COD. Le pouvoir espère la fermeture de 1000 usine locales (chimiques, textiles et de pâte à papier) : faute de payer, l’usine se verra – peut-être – couper son compteur d’eau et d’électricité.
[3] Une nouvelle loi de l’énergie se prépare, ainsi qu’un ministère unique, peut-être dès mars 2008, qui brisera les privilèges des pétroliers et électriciens, pour donner priorité aux renouvelables.
[4] Le Bureau de Sûreté Maritime prépare (depuis 2005) un fonds de compensation en cas de marée noire, et une assurance obligatoire à tout navire dans ses eaux. En 13 ans, 2635 accidents ont eu lieu, dont 69 cas ayant déversé plus de 50 tonnes. En 2006, jusqu’à 431Mt de produits pétroliers transitèrent en mer de Chine.
[5] De façon dramatique, le 15/11, la SEPA révèle que ses efforts portent leurs 1ers fruits : suite à l’équipement en filtres, depuis janvier, de 74 GWatts de centrales thermiques, à l’ouverture de stations d’épuration pour 9Mt d’eaux usées/j, et à la fermeture de 1700 PME sales, la pollution reflue depuis l’été. Moins 1,81% pour l’air (19Mt de SO² émis), moins 0,28% pour l’eau, à 10,33Mt de COD. Pourtant, l’an passé dans le Yangtzé, elle progressait toujours, de +3% d’effluents, avec 30.500MMt déversés…
De tels résultats, à vérifier, sont le fruit de l’effort sans précédent du pays, avec l’aide d’étrangers, tel Earth Tech (US) qui ouvre à Canton son centre de traitement d’eau de 260.000m3/j, en BOT (Build-Operate-Transfer) de 130M$. Ou tel Veolia dont les branches (déchets, énergie, transports) tiennent 15.000 jobs.
A 30% de croissance/an, il ne lui faudra que six ans pour faire passer son investissement de 1MM$, à 2,5MM$ !
Sommaire N° 37