La « semaine d’or » (1 au 7/10), fut une affaire à la « Jean qui pleure et Jean qui rit », aux succès compensés par des échecs.
Comme depuis 8 ans, ce système ferma les bureaux et usines, et lança le pays sur les routes et dans les magasins. Sous l’angle du chiffre, quelle merveille! 35MM² ont changé de main, +16%. Pékin a hébergé 5,94M de provinciaux (+6%), Shanghai 4,62M, le Tibet 0,4M, la plupart venus en train… Ensemble, les sites consacrés (mer, montagne, temples) reçurent 28M visiteurs et amassèrent 1,41MM². 150M de Chinois voyagèrent, et l’aviation aussi, battit son recours d’affluence avec 0,54M transportés le 30/9.
En plus des destinations nouvelles comme Yinchuan (Ningxia), la semaine d’or enregistra des innovations, tels ces 30.000 mariages shanghaïens, faisant faire salle comble à tous les meilleurs restaurants. Ou encore, le bond en avant de 60% de la monnaie plastique (cartes crédit-débit), avec 2,5MM$ d’affaires en 2 jours. Telle aussi cette expérience de Fuyang (Anhui) qui épargna 160.000² et la santé de ses visiteurs, en bannissant la voiture durant une semaine.
Et pourtant, comme d’habitude, les problèmes foisonnèrent. Les routes eurent leur compte de bouchons et d’accidents (1.171 morts en une semaine, -43%, suite à un important effort de signalisation et de répression des excès de vitesse). Les touristes durent souffrir des hôtels, restaurants, aéroports combles, un personnel tendu, un service limite, surtaxé de 10 à 100%. D’autres handicaps plus pernicieux sont parfois cachés, comme la destruction de la faune et de la flore sur le passage des hordes humaines. Selon un sondage sur 20.000 usagers et professionnels du secteur, 60% sont mécontents de ce système de trois semaines fériées (incluant celle-ci, le Nouvel an lunaire et le 1er mai).
C’est pourquoi un système se mijote depuis des années pour remplacer la semaine du 1er mai par une série de 5 longs WE dont la fête du Duanwu (端午, bateau dragon) et du Zhongqiu (中秋, mi-automne), permettant de reporter la fête des tiroirs caisses, par celle de la population. La décision tarde encore, sous la pression du lobby hôtelier et commercial, mais aussi pour protéger les milliers de villages fleuris qui ont investi partout pour recevoir ces masses, ainsi que les migrants, qui n’ont pas l’argent pour voyager, mais peuvent au moins, durant ces fêtes réglementaires, se reposer et festoyer entre eux !
Sommaire N° 33