A la loupe : Médecine : l’étonnante redécouverte du professeur Xue

Depuis son Institut national de médecine chinoise (à Pékin), le professeur Xue Ligong pratique depuis 30 ans une microchirurgie antique, qu’il a découverte dans le Neijing (内经), manuel médical remontant à l’ère de Jésus-Christ. Alors, explique le Pr Xue, l’acupuncture comportait 9 aiguilles et non une seule : « grande », « longue » ou « ronde », chacune pour un usage spécifique, dont 8 ont été oubliées.

Mais pas pour toujours : dans les années ’70, ce jeune praticien, assigné au Qinghai lors de la Révolution culturelle, constata qu’arthrite ou rhumatisme, contrairement à la foi traditionnelle, n’étaient pas l’effet du froid humide sur les articulations, ni d’une piètre circulation, mais d’une contraction du muscle (经筋) enveloppant l’articulation. Trop sollicité, le muscle formait une boule compressant la veine ou le nerf, d’où la douleur. Compulsant le texte antique, il eut alors l’idée de faire appel à l’aiguille dite «longue et ronde» (长圆针changyuanzhen). Avec sa lame de 2mm de long, il passa sous le derme et s’attaqua à la boule pour en re-séparer les fibres, tout en libérant sa surface d’une couche de débris cartilagineux.

Selon praticiens et patients, le résultat est d’un succès surprenant : même anciennes, des douleurs aigues disparaissent en quelques minutes, pour de bon. Des genoux, des épaules bloquées se libèrent. 600 points de douleur à travers le corps peuvent être ainsi traités, au moyen d’une anesthésie locale légère, sans traumatisme postopératoire. Enseigné à l’Institut national, le changyuanzhen a été homologué par le ministère de la santé : déjà plus de 3000 médecins y ont été formés, de Chine et de l’étranger (Indonésie, Hong Kong, Allemagne). Un manuel de 500 pages est publié—un site internet est en construction…

Avant d’avoir la reconnaissance mondiale, un long chemin demeure au changyuanzhen, qui remet en cause bien des idées admises par la science. Mais cette technique offre bien des séductions, comme celle d’un coût quasi-nul, d’un confort élevé et d’un outil nouveau -ils sont rares- contre la sclérose de l’organisme : face au vieillissement de toutes les sociétés, et à l’explosion des coûts de la santé, le changyuanzhen a forcément un bel avenir.

 

 

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