A la loupe : APEC: Hu Jintao, l’Onusien

Le sommet de Sydney, des 21 chefs d’Etat de l’APEC (Coopération Economique de la zone Asie-Pacifique), vient de s’achever. G.W. Bush comptait en être le pivot, par ses initiatives en terme d’environnement, de sécurité et de commerce : mais rien ne s’est passé comme il l’espérait. 

En matière de réchauffement climatique, Bush proposait aux 21 Etats de «dépasser» la convention de Kyoto (ses quotas nationaux de coupes des émissions de CO²), par une approche volontariste et facultative de hausse de leur «intensité énergétique». Mais Hu Jintao dynamita cette approche: « à réchauffement global , dit-il, pas de solution régionale. C’est à l’ONU (l’organisation des Nations Unies) que revient la compétence ». Soutenu par la Malaisie, l’Indonésie, la Thaïlande et les Philippines, Hu affirmait pour la 1ère fois la primauté d’une règle mondialiste… Face à ce blocage, Bush dut se résigner, au communiqué final, à un objectif commun de hausse de rentabilité énergétique (dénoncé par tous comme «trop peu, trop tard»), mais aussi à cette primauté du cadre onusien du plan de Kyoto-II, dont les négociations débutent en décembre à Bali (Indonésie).

Ainsi, quoique leader du 1er pays pollueur mondial, Hu apparaît comme l’homme responsable, qui ramène dans le giron de l’ONU les USA, pollueur n°2. Il en profite pour distiller son concept de «responsabilités communes mais différenciées», et adjurent les riches de réduire leur pollution et transférer aux pauvres leurs technologies propres…

Au chapitre sécurité, G.W. Bush était venu négocier le maintien d’une alliance contre l’intégrisme islamique. Mais les exercices navals en mer du Bengale au même moment (4-11/09), entre Inde, Japon, USA et Australie, et un «trilogue» entre ces trois derniers le 8/09, semblaient bien nourrir le vieil objectif américain de « contenir » la Chine. Le malaise était entretenu par ces informations convergentes : l’APL (l’Arméee populaire de libération) aurait « hacké » les sites internet de la défense entre Washington, Paris, Berlin et Londres : un tel soupçon n’améliora pas l’image de la Chine ni la confiance envers elle !

Pour autant, rien de tout ceci n’empêcha Hu de convenir avec l’australien J. Howard, d’un rendez-vous pour 2008, un dialogue stratégique de sécurité. Canberra n’a pas le choix, vus les centaines de MM$ de produits que la Chine s’apprête à lui acheter: l’obligeant à réviser ses alliances !

 

 

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
8 de Votes
Ecrire un commentaire