Le 27/07, Washington a signé avec l’Inde un accord nucléaire civil, pour lui livrer technologies et uranium en exception au traité de non-prolifération nucléaire, dont l’Inde n’est pas signataire.
En même temps, la Maison Blanche ne laissait nul espoir au Pakistan, réclamant la même faveur. De son côté, la Chine s’inquiète de l’accord, y voyant une tentative américaine de renforcer un glacis militaire pour l’isoler. Étant entendu que le plutonium résiduel de la fission, est le matériau de la bombe.
Or, selon la rumeur, la Chine serait en train d’envisager d’offrir à Islamabad la même faveur, après avoir dans le passé installé au Pakistan deux réacteurs civils de 300Mw à Chashma. Pékin a démenti (21/08), laissant apparaître trois objections majeures à telle décision :
Œ l’accord sino-Indien peut encore échouer au Parlement de New-Delhi, suite à une campagne de la gauche hostile à l’accord.
Pékin réfléchit à deux fois, pour son image, avant de renforcer la force de frappe d’un pays faible et corrompu, en pleine fièvre fondamentaliste et préélectorale.
Ž Enfin contre cet accord, la Chine a d’autres armes, en tant que membre du Groupe des fournisseurs de nucléaire de l’AIEA, qui devra valider l’accord.
Autre accord énergétique contesté: Hu Jintao et son collègue kazakh N. Nazarbaïev ont passé un accord (18/08) visant à prolonger vers la Caspienne leur oléoduc Atasu-Alashan, ouvrage de 962km inauguré en déc. 2005. Par cette extension, les deux pays croient pouvoir acheminer 400.000 barils/j, 5% de la demande chinoise. La veille, ces pays convenaient de faire passer sur terre kazakhe un gazoduc du Turkménistan pour livrer en Chine «dès 2009, 30MMm3 de méthane sur 30 ans ».
En réalité, comme tout investissement en Asie Centrale, ces accords sont à prendre avec prudence : l’arrangement turkmène prévoit 12 explorations, car les réserves ne sont pas établies. Prix du gaz et même tracé de l’ouvrage manquent à l’appel.
Il n’empêche, même ainsi, l’accord gazier est un échec pour Moscou qui a tout fait pour l’empêcher, et il marquera la fin du monopole russe régional de livraison d’hydrocarbures face à ses ex-républiques vassales, qui s’émancipent.
NB : la veille des deux accords (17/08), Poutine, Hu et les leaders des quatre pays d’Asie centrale se retrouvaient à Bichkek (Kirghizistan) pour le sommet de l’OCS – l’organisation de coopération de Shanghai, puis à Chelyabinsk (Russie) pour des exercices militaires grand spectacle à 80M$. Affichant ainsi tous ensemble une « amitié » de façade, non exempte d’arrière-pensées !
Sommaire N° 27