Joint-venture : Empire Goldman en Chine

HSBC se met au vert

La Chine, qui vient de payer 45MM$ l’an dernier pour refinancer ses campagnes, compte sur ses banques pour leur rouvrir le robinet du crédit —le paysan ne pouvant aujourd’hui, guère espérer plus de 5000¥. Sur ce marché exsangue, les banques étrangères sont aussi conviées, dans un programme pilote sur six régions du pays, «partout où le service financier est absent ou inadéquat ».

HSBC, la grande banque Hongkongaise relève le gant, recevant le 9/08 l’approbation de la CBRC (China Banking Regulatory Commission) pour créer une filiale à 100%, HSBC Rural Bank. HSBC sera ainsi la 1ère étrangère « aux champs » : à Suizhou (Hubei), en préfecture de Cengdu qui compte 2M d’âmes, dont 80% de paysans authentiquement indigents et d’urbains plus prolétaires que bourgeois. Ouvrant en décembre, l’agence comptera 25 salariés et servira à la fois de carte de visite d’HSBC face aux autorités, et de banc d’essai pour les créations futures.                                                                

NB1 : hormis ce projet rural, HSBC se développe vite dans le pays : aux 2700 guichetiers dans 35 agences de fin 2006, se sont ajoutés depuis lors sept nouvelles filiales et 800 employé(e)s.                             

NB2 : pour accélérer la réforme de cette centaine de banques et 20.000 mini-coopératives (ruinées) rurales, au service de 800M de campagnards, la CBRC a allégé en janvier les conditions d’implantation, baissant le seuil de capital enregistré à 3M¥ pour des banques en préfecture et 1M¥ en ville et village

Empire Goldman en Chine

Goldman Sachs est un cas d’école, de ces banques américaines rachetant à marche forcée des firmes chinoises à bel avenir.

A partir de 2005, il a pris des participations, avec licence ultérieure, dans trois entreprises : Midea, entreprise moyenne d’électroménagers, dont il a acquis 11% pour 94M$ ; Fuyao, n°1 du verre auto, dont il a repris 10% pour 113M$ : puis Shanghui (Henan), 1ier abattoir du pays dont il a acquis 51% pour 235M$.

A présent, l’investisseur américain fait savoir ses pourparlers « avancés » avec le cimentier Hongshi (Zhejiang) pour entrer dans son capital à hauteur de 25%, moyennant 80M$. L’indiscrétion calculée a pour but de faire monter le cours, avant entrée de Shuanghui en bourse locale, hausse dont un quart lui reviendra alors. Seul -bien minime- souci du banquier : depuis le « tope-là » avec Fuyao en novembre et son approbation le 23/08, 9 mois se sont passés, durant lesquels l’action Fuyao a fusé, incitant le groupe local à exiger une renégociation. Ce qui n’empêche Goldman de goûter son succès : avec ses pieds dans l’auto, le ciment, la viande et le climatiseur, il a jeté en 18 mois les bases d’un empire industriel dynamique.

 

 

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