Argent : A Bo’ao, se poursuit l’aventure du microcrédit

A Bo’ao, se poursuit l’aventure du microcrédit

 Boao (Hainan) vient de tenir (20-22/04) son 6ème Forum pour l’Asie, concurrence chinoise du sommet de Davos, en présence de 1400 politiques (telle Gloria Aroyo Présidente des Philippines), industriels (Bill Gates fondateur de Microsoft) ou d’intellectuels tel Muhammad Yunus (Bengladesh), Prix Nobel 2006, expert en microcrédit.

Yunus y a annoncé le lancement de projets à Hainan et au Sichuan, et salué le changement de cadre législatif en Chine : ces mini banques n’ayant besoin que d’1M¥ de capital au village ou 3M¥ à la ville, d’un parrainage obligatoire de 20% par une grande banque, et pas plus de 10% à chaque actionnaire. Problème : jusqu’à présent, les banques chinoises n’ont pas suivi, doutant du remboursement de ces prêts sur l’honneur, pourtant honorés à 100% au Bengladesh. En fait, en Chine, 100 mini banques existent déjà sur le modèle de Grameen, celle de Yunus, et prêtent à 100.000 foyers, le marché potentiel étant de près de 60M. En 13 ans, la coopérative de crédit de Laishui (Hebei) a prêté 268M² à 18.000 familles, surtout aux femmes, et malgré 0,2M² perdus suite aux intempéries, n’a jamais cessé de faire des profits. Seul souci : trop de règlements freinant la croissance, et seules 6000 familles, suite à ses prêts, purent dire adieu à la pauvreté !

 

Coeur d’or à prendre, dans le Guangdong

Le 20/04 d’un coup en bourse, Melle Yang Huiyan devint la femme la plus riche d’Asie voire du monde, avec 9MM$, devançant des hommes tels G. Soros ou R. Murdoch.

A 25 ans, elle est aussi une des plus jeunes fortunes. Ce jour-là, Country Garden, la firme cantonaise créée par son père, ratissait 1,6MM$ d’épargne en vendant 2,4MM d’actions. Dès lors, ce groupe immobilier, valait 15MM$, dont 60% à Huiyan -suite à la session de ses parts en 2005 par Yang Guoqiang son père, 52 ans. Diplômée en marketing et logistique à l’université d’Etat de l’Ohio, elle dirige directement le groupe.

La trajectoire du père est aussi intéressante. Parti dans la vie comme fermier entre Shunde et Foshan, il faisait pousser son riz, élevait des vaches, avant de se faire maçon -d’épouser une maçonne. Avec trois sous de côté, au début des années ’90, il acheta une friche, une résidence faillie, et se lança dans l’immobilier à une époque où le marché était rien moins que sûr. En 1997, il fonda son groupe avec une idée simple : construire vite villas, maisons en ville et appartements à prix modeste pour la bourgeoisie de Canton—voire HK. Depuis, la société a accumulé environ 19M de m2 de réservations de terre, son patrimoine d’avenir !

Huiyan, sa fille, est-elle jolie ? Allez savoir, en l’absence de toute photo publiée. Elle a en tout cas « le coeur d’or », vouée à ce titre, à devenir la cible de tous les chasseurs de dot du continent !

« Libération » en bourse, par la porte de derrière

Dans l’attente d’une réforme de la presse qui ne vient jamais (loi, accès à la finance, rôle de contre pouvoir), les médias se voient barrés de la bourse et de sa manne.

Pour raison idéologique : depuis 1942 et le discours de Yan’an, la presse, comme l’art, est l’outil exclusif du Parti, et dépend financièrement du seul Etat. Mais cet ostracisme nuit à la création  – en cours- de groupes nationaux multimédias.

Seul Beijing Media, filiale publicitaire de Beijing Youth Daily, put entrer (décembre 2004) en bourse de Hong Kong. Aujourd’hui (25/04), une seconde exception se profile : Jiefang Group (« Libération », constellation de titres autour du quotidien pékinois) va à Shanghai « par la porte de derrière ».

Avec son partenaire publicitaire Zhongrun, il reprend sans verser un sou, 52% de Xinhua Media, l’agence dominante dans la publicité et l’info financière, en bourse de Shanghai, voire au Nasdaq (cf VdlC n°9). Pour ce faire, Zhongrun cède à Xinhua Media une agence de pub. Jiefang cède les filiales « pub » et « distribution » de 6 titres de son groupe (sauf celles de « Libération »). Parmi ces titres, figure Shanghai Times (tirage à 350,000). En échange, XM émet 130M de nouvelles actions. Bilan : Jiefang en obtient le contrôle, et entre en bourse.  XM (le groupe)  en tire 2MM¥ de cash. Les deux sortent renforcés par cette fusion qui supprime leur concurrence.

 

 

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