Pol : Soudan – le pouvoir est au bout du baril !

Sida – l’hirondelle annonce le printemps

A Pékin le 05/04, UNAIDS et CICR affichent une embellie sur le front du SIDA.

Sans chiffres nouveaux (on s’en tient aux 650.000 cas officiels estimés, de nouveaux chiffres devant tomber fin 2007), mais le pouvoir «mène les bonnes actions depuis deux ans», renversant des décennies d’obscurantisme. Des journalistes étrangers sont introduits par le Ministère de la santé dans les villages du Henan jusqu’alors interdits. Les cliniques de méthadone, permettant d’éviter la seringue, sont déjà 320 (il en faudrait 1500 !). La distribution anonyme de seringues débute. Ainsi, le SIDA n’a fait qu’une percée limitée en Chine, moins de 0,5% de prévalence,  inférieure aux Etats-Unis.

Parmi les obstacles qui demeurent : l’Etat refuse de financer ses hôpitaux ni les organisations non gouvernementales, ONG anti-SIDA,quoiqu’il ne sache que faire de ses 1.100MM² de réserves en devises. La Croix Rouge  limite son action dans 19 provinces faute de moyens. Les citoyens, voyant l’Etat rester bourse liée, font de même… Et l’Etat refuse toujours d’enregistrer les ONG, voyant en elles une rivalité, plus que des forces sociales alliéees, à jeter dans la bataille.

NB : l’opinion est prête à cesser de stigmatiser prostituées et drogués. Pour les homosexuels, c’est nettement plus dur, mais Phoenix-TV, depuis Hong Kong, débute cette semaine une série de 12 épisodes sur les gays en Chine ! 

 

Chongqing / maison-clou, fin de la saga

Les 2 ans de saga de la maison clou à Chongqing (Sichuan), dont 10 jours sous les feux de la rampe, ont vécu leur épilogue.

A la tombée de la nuit du 2/04, Yang Wu et Wu Ping, propriétaires de la bicoque de 200m² ont accepté l’ultime offre du promoteur : une maison à 3M¥ (mais le couple doit rétrocéder 0,5M, pour arriver à 2,5M¥, valeur estimée de leur bien), et 0,9M¥ en dommages pour la clôture arbitraire de leur guinguette. A peine l’accord signé, l’excavatrice vrombissait et 3 heures après, la baraque avait vécu. Fin de l’affaire et extinction des blogs ayant assuré l’info d’heure en heure, en l’absence des média locaux censurés.

Offi-ciellement, tout le monde est gagnant. Pour la presse, c’est une victoire du droit, de la nouvelle loi de la propriété et de la mairie, qui par « sa sagesse et ses efforts » a assuré la médiation sans céder à la violence. Sur le sens réel de cette crise, deux regards opposés coexistent :

[1] Dépassée par la publicité mondiale Pékin a imposé une issue très rare, en faveur du propriétaire, rompant la collusion classique promoteur / cadre. Une première qui fera date et en inspirera d’autres…  

[2] L’inefficacité du contrôle des blogs durant cette crise est atypique. Pékin n’aurait-elle pas laissé cette affaire se répandre? Voire, l’aurait elle voulue, pour renforcer une image «préolympique» de démocratie soucieuse des droits et libertés de ses citoyens?  

Les seuls fauteurs, sous cette version, étant les promoteurs, le régime se retrouvant blanchi.

Soudan – le pouvoir est au bout du baril

Chef d’État-major soudanais, Haj Ahmed El Gaili était en Chine (1-8/04), invité par Liang Guanglie, patron de l’APL (Armée populaire de libération).

Visite très suivie par l’Occident : le ministre de la défense Cao Gangchuan annonce un renforcement de leur coopération en kaki. Alors que l’Ouest reproche à la Chine d’avoir armé Khartoum et ses milices contre les « rebelles » (ethnies chrétiennes du Darfour) causant 200.000 morts et plus de 2.5M de réfugiés. L’Ouest reproche aussi à Pékin d’avoir protégé le Soudan des sanctions de l’ONU, lui permettant de reporter sine die tout déploiement de casques bleus.

Mais en même temps, Pékin « espère » publiquement voir Karthoum accélérer les négociations avec les rebelles : ainsi, il renforce son rôle de « parrain » du pays isolé, affiche son indépendance tiers-mondiste, mais pourrait aussi « piloter » en douceur le Soudan vers une réconciliation nationale. En tout cas, il consolide ses 3MM$ d’invests pétroliers sur place : raffinerie, oléoduc vers Port Soudan, munitions, armes légères  (deux usines locales), tanks, hélicoptères, chasseurs bombardiers, ainsi que quelques routes, ponts et édifices publics. En échange, le Soudan lui livre deux-tiers de son pétrole, environ 350.000 barils par jour !

 

 

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