Publicis : perce en Chine
A Chengdu (Sichuan), Publicis s’offre Yong Yang (Chengdu), leader incontesté des services de marketing au centre de la Chine, avec ses 29 agences.
Pas de montant précisé, mais l’investissement lui permet de tenir 55% du groupe, doté de clients tels Budweiser, Marlboro, Sony Ericsson, et l’alcool local Wliansheng. Yong Yang entrera dans le réseau Arc Greater China, sous l’ombrelle de Leo Burnett Worldwide, filiale à 100 % de Publicis Groupe.
Il y a exactement un an, Publicis a acquis à Shanghai 80 % de Betterway Marketing Solutions. Puis en octobre, il a repris le franco-japonais Emotion, leader de la communication événementielle en Asie, également présent à Shanghai et Pékin. Maurice Levy, PDG de Publicis, réalise ainsi sa stratégie d’entrée en Asie. Le 4ème groupe mondial de communication ne pouvait faire l’impasse sur ce second marché mondial dont 75% en Chine. En 2007, la Chine dépassera la France comme marché de l’annonce, se plaçant 5ème après USA, Japon, Grande-Bretagne et Allemagne. Quel chemin parcouru par ce pays qui, vingt ans plus tôt, en fait de publicité, était plus nu que le désert du Gobi !
Pepsi « met le paquet »
26 ans après son arrivée à Shenzhen, Pepsi est fatigué de suivre à la trace Coca Cola, n°1 mondial et local. D’ici 2012, à en croire Indra Nooyi sa présidente (3/04), ses 15.000 employés locaux auront doublé et peut-être aussi les emplois indirects, aujourd’hui 150.000 (du fournisseur au grossiste, en passant par le petit boutiquier).
Ceci est la preuve de confiance de Pepsi en ce marché bouillonnant, sur lequel il a déjà investi plus d’un MM$, sans compter les 850M$ qu’il veut y mettre avant deux ans. Avec ses partenaires, Pepsi contrôle 40 JV, et vend pour 6,6MM$ de caisses de soda en boîte et en bouteille.
Le géant de Purchase (NY, US) veut aussi formuler un soda à la basse calorie, pour appaiser l’angoisse d’obésité du jeune Chinois. Il va aussi recruter 600 néo-diplômés, notamment pour son centre de R&D ouvert à Shanghai en 2006. Outre les sodas, Pepsi fait aussi dans le jus (Tropicana), l’eau (Aquafina), les céréales (Quaker). Enfin, avec le Ministère de l’agriculture, le groupe qui fêtait son centenaire en 2003, a créé une ferme modèle de pommes de terre en Mongolie intérieure, et espère fournir plus tard toute l’Asie en patates « made in Pepsi »!
Acer – Lenovo : sic transit gloria mundi
Sur le marché planétaire des ordinateurs, Dell et HP mènent la danse, suivis des éternels rivaux, Lenovo (Chine) et Acer (Taiwan).
La 3ème position est aux mains du groupe continental, mais plus pour longtemps à en croire le PDG d’Acer J.T Wang, qui se verrait bien en bronze dès ce second semestre. Après une progression annuelle de 30 à 40% des ventes jusqu’à l’an passé, Acer contrôle 6,8% des ventes mondiales fin 2006, talonnant Lenovo à 7,1%. Les courbes sont cruelles : un an plus tôt, Acer ne tenait que 4,7%, et Lenovo caracolait encore à 7,3%. Le groupe insulaire explique son succès par un plan marketing osé, mais gagnant. Couper ses marges à 2, voire 0,5% (donc, dangereusement bas) afin de pouvoir rétribuer ses partenaires, et doter ses modèles d’une casaque de luxe, partenaire de Ferrari depuis 2005. Par cette approche « acérée », Acer a fulguré de janvier à septembre 2006 en Chine (+41% de vente), en Europe et aux US où sa progression (+87,6%) a assez inquiété HP pour essayer, sans grand biscuit, une attaque en justice pour contrefaçon.
Face au mustang insulaire, Lenovo reste handicapé par une image de qualité incertaine et perd de l’argent aux USA-même, malgré le renfort d’IBM. Faible consolation : Greenpeace l’a distingué pour ses efforts écologiques de recyclage pour ses ordinateurs en fin de course. Le groupe tente de reprendre l’avantage et se créer une image encore manquante sur les marchés grand public européens et US… Avec un atout qui tombe à point : les Jeux Olympiques dans sa propre ville, l’an prochain : souhaitons lui bonne chance !
Sommaire N° 14