Argent : La dérégulation pétrolière, à petits pas…

Acquisitions étrangères—le raidissement sélectif

 

     Carlyle, l’américaine, offrait 326M¥ pour 7,99% de la banque municipale de Chongqing. La CBRC (China Banking Regulatory Commission) a dit non le 04/04!  Mais la même CBRC valide la reprise de 17% (700M¥, le 29/03) de Chongqing par Dah Sing (HK), par ailleurs partenaire de Carlyle…

Avec 67 agences et des actifs de 33MM¥, Chongqing fait comme les autres chinoises, cherchant reprise minoritaire à l’étranger pour diluer ses dettes avant passage en bourse de Hong Kong. L’Etat encourage, mais doit aussi composer avec la frange nostalgique du régime, craignant une «braderie des biens de la nation». Aussi impose-t-il une nouvelle règle : seule la banque peut investir dans la banque, pour limiter la spéculation. Or Carlyle est une compagnie d’investissement !

Par ailleurs, Habib Bankk, 1ère banque privée du Pakistan (de l’Aga Khan), aurait repris 19,9% de la Banque d’Urumqi (Xinjiang), 1000 employés, 69 agences, 1,7MM² d’actifs. Le prix pourrait être les 50M$ prêtés à cet effet, à huit ans par l’IFC (Int’l Finance Corp.). Pour accélérer les relations avec l’allié pakistanais, la CBRC aurait donné son accord. Gageons que la nouvelle fin de non-recevoir à Carlyle, et cette série de feux verts sélectifs à la concurrence, ne va rien arranger à la bisbille commerciale sino-US (cf page 1) !

 

La dérégulation pétrolière—à petits pas

      L’Etat a toujours fixé des prix trop bas aux hydrocarbures, et monopolisé le secteur. Mais la grande muraille de l’or noir se démantèle brique à brique.

Dès décembre 2006, deux «déréglementations» ont été émises : sous réserve d’une capacité de production d’1Mt /an et de stockage de 10.000m3, les compagnies privées et étrangères auront leur licence. Mais en même temps, les prix non libérés causent aux raffineries chinoises de lourds déficits (7,5MM$ en 2006), et font qu’hormis les quatre grands locaux déjà dans la place (CNPC, Sinopec, Cnooc et Sinochem), peu ou pas d’outsiders sont à attendre à court terme.

Tout ceci n’empêche ExxonMobil et Saudi Aramco de parapher un accord négocié depuis 12 ans, pour placer avec Sinopec 5MM$ dans deux JV  du Fujian : l’une pour tripler la capacité d’une raffinerie à 240.000 barils par jour, l’autre pour ouvrir 750 stations-services. C’est le premier gros contrat pour Exxon en Chine  et le premier projet pétrolier intégré qui associe des capitaux étrangers. Steve Simon, président d’Exxon, se dit bien sûr ravi de pénétrer un marché national qui avance 2,7 fois plus vite qu’ail-leurs au monde, mais s’inquiète des prix de vente.

Sans trop de souci tout de même : déjà la presse évoque l’arrivée prochaine de la taxe de carburant, d’une hausse de 10% du gaz naturel dès ce mois-ci. Et pour inciter le consommateur à économiser, quelle autre solution que d’aligner les prix à ceux mondiaux ?

 

 

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