A la loupe : Semaine de safari mondial pour l’or noir

Partout dans le monde, la Chine fait feu de tous bois pour raffermir sa base d’approvisionnement en pétrole. Contrainte par ses besoins de 2,4MM barils en 2006 (+9,3%), dont 47% étrangers, elle doit importer 2,9M de barils par jour (bpj) !

Mardi 27/03 à Moscou auprès de son homologue Poutine, Hu Jintao espérait  augmenter ses achats d’hydrocarbures. Les résultats furent loin des espoirs : litiges de prix sur le gaz et le coût du transport, méfiance historique…Surtout, on constate une désaffection des producteurs mondiaux envers les oléo – et gazoducs, qui les lient trop à un client unique et les privent des hausses du marché. Aussi le « monstre du Loch Ness », l’oléoduc sibérien d’Angarsk à Daqing imploré depuis 10 ans par la Chine, resta-t-il aux oubliettes.

En compensation, le pétrolier russe Rosneft fit des promesses improbables, telles exporter, par deux gazoducs futurs, 30MMm3/an de l’île Sakhaline et de l’Altai d’ici 2011 (mais créer de tels outils prendrait six ans, ou plus), ou augmenter les livraisons de brut par rail, de 10Mt en 2006 à 15Mt en 2007, voire « 25Mt en 2010 » (mais les voies ferrées existantes affichent déjà « complet »).

Aussi Pékin regarde vers le Venezuela, moins cher et moins regardant. A Caracas, Li Changchun a signé un accord pour un fonds de 6MM$, dont 4 payés par Pékin (28/03). Il financera deux JV d’exploration/exploitation d’or noir de l’Orénoque, et trois raffineries en Chine. L’export vers la Chine doit passer de 150.000 bpj en 2006 à 800.000 bpj en 2012. Ce fonds paiera aussi 2,2MM$ pour le triplement de la flotte de tankers de Petroleos de Venezuela (construits sur place). Il paiera enfin des lignes de chemin de fer, un réseau de télécoms, et autres outils nécessaires à la hausse du débit d’hydrocarbures vers la côte, puis vers la Chine.

D’Iran, la CNPC, la Compagnie Nationale Pétrolière, annonce avoir remis à plat son contrat  d’exploitation en JV du puits de Masjed-i-Suleiman. Zhuhai Zhenrong, qui achète 10% du brut iranien, annonce de son côté qu’elle paie depuis décembre sa note en ² plutôt qu’en US$, signe de l’érosion du billet vert et de la guerre froide Iran/USA.

Enfin, au milieu de ces palabres tendues, la CNPC annonce la découverte d’un « gisement record» pour le pays, dans le bloc Guohai  en mer de Bohai.  Avec 2,2MMbarils de réserves probables, il promet dès 2010 un débit de 200.000 bpj.

NB : Cette excellente nouvelle n’est pas confirmée. Mais elle arrive à point, au milieu de négociations dures, pour suggérer aux partenaires que le besoin chinois n’est pas si pressant !  

 

 

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