Petit Peuple : A Chengdu – comment faire ménage à une !

Dans sa série des mariages inattendus, le VdlC présente Lili la sichuanaise, et son action si contraire à la bienséance chinoise.

Il faut l’avouer, Lili ressemble trait pour trait à Xichang, sa ville natale au coeur du bassin du Yangtzé, créée ex nihilo pour construire et exploiter le barrage des Trois Gorges : lucide, créative, et sans temps à perdre. Dès l’âge de deux ans, Lili avait reçu plus que sa ration de malheurs, ayant perdu un bras suite à un accident. Entrée par force au club des gauchers, au lieu de se fermer, amère, sous les quolibets des méchants camarades, elle avait appris à leur rabattre le caquet par le sourire, et par ses bonnes notes.

Toujours forte en thème, elle entrait haut la main en 2001 à l’université du Sichuan (Chengdu). En 2005, elle était avocate – diplôme envié. Puis à la stupéfaction générale, au lieu de se faire recruter par quelque grosse boite, elle créait à la force du poignet son empire commercial -un négoce de vêtements, un d’audiovisuel…

Elle avait 27 ans : il était temps de se préoccuper des hommes: intimidés par son succès de femme,et rebutés par son handicap, ces derniers ne se pressaient pas à sa porte !

Elle réfléchit longtemps et fort, sur la meilleure stratégie, pour attirer un mari, dans sa fortune et en son lit.

Elle eut soudain l’inspiration de ce coup génial, digne d’un Napoléon en jupons : un 4 mars ensoleillé, elle remonta une avenue Chunxi bondée – les Champs Elysées de cette capitale régionale. Quoique seule, elle défilait en robe de mariée, son bouquet en main, les longues mèches bouclées pendant sur son voile et sa traîne derrière elle. Dès qu’un homme la regardait (jeune et beau de préférence), elle se présentait, et déclarait sa quête d’un « empereur de sa vie » (真命天子, zhen ming tian zi). Elle spécifiait ses attentes : beauté ou richesse n’étaient pas requises, tout ce qu’elle espérait était l’audace de répondre à son offre non conformiste. Après 10 minutes,  Zhou Wei, 25 ans, programmateur de logiciel, s’avoua « complètement touché par son courage» – à la chinoise, ils échangèrent leurs cartes.

D’autres beaux suivirent : une heure après, terminant sa promenade matrimoniale, elle invitait au bar sa troupe de prétendants tous frais sortis du four, pour prendre un verre, faire plus ample connaissance – et faire son tri !

 

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