Entre Shenzhen et Shanghai jusqu’à hier, la bourse passait pour un nid à délits d’initiés, un des plus surs moyens de se ruiner. La nouvelle frappe d’autant plus : en 2006, rompant avec 4 ans de pertes, elle triomphe avec une capitalisation de 1.150MM$ (+186%), une collecte de fonds frais de 28MM$, et même une place de Hong Kong qui bat son record d’indice Hang Seng de 1,73% à 345,46 points. La bourse mondiale entière jubile, portée par la chinoise qui pour la 1ère fois, reflète fidèlement le dynamisme économique échevelé du Céleste Empire…
A ceci, 2 raisons : l’appréciation du RMB, et l’achèvement de la réforme de l’actionnariat, où les 70% de parts incessibles furent ramenés à 35% (donc 35% de parts nouvelles émises), avec accord de la tutelle CSRC (China Securities Regulatory Commission) et des actionnaires, dédommagés en parts nouvelles… Aujourd’hui 1301 firmes publiques ont sauté ce pas. Seules 40 sont à la traîne, dont Shenzhen Development Bank (plan refusé par la CSRC). En comptant les firmes privées, les compagnies en bourse chinoise sont 1421, « pesant » 49% du PIB!
Parmi les nouveaux produits boursiers chinois, issus de cette réforme : les « warrants », actions à terme. Très prisés, les 27 titres de ce type auraient été échangés jusqu’à 150 fois (contre 10 fois ailleurs), pour un volume d’affaires de 244MM$ – 20% du marché !
Idem, la bourse des marchés à terme rebondit, attisée par la demande en matières 1ères : 2400MM$ (+60%) en 2006. Elle vit entre Shanghai (cuivre, alu, caoutchouc, pétrole, or), Zhengzhou (blé, coton, sucre), Dalian (maïs, soja et son huile). Dès maintenant, le cours mondial du cuivre se fixe entre Londres et Shanghai. Un règlement est en cours de sortie, ainsi qu’une tutelle unique, pour orienter les 183 courtiers spécialisés.
NB : Seul couac : l’absence de fonds d’investissements sur ces valeurs. Outil longtemps espéré par le marché, afin de financer ces achats titanesques —mais le risque reste trop lourd, et l’expérience encore trop mince au yeux du régulateur !
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