Un bras de fer surprenant, mais au fond prévisible, lie et oppose – en même temps- le pouvoir et les multinationales des télécoms, de l’audiovisuel et du loisir.
Sur internet, Li Yuanlong, journaliste, est inculpé, suite à des messages subversifs émis via une adresse de hotmail.com : propriétaire du service, Microsoft se sent obligé (7/3) de préciser qu’il n’y est pour rien. Yahoo! lui, déjà accusé d’avoir facilité la condamnation de deux dissidents, aggrave une fois de plus son image, en offrant sur son site le téléchargement indirect d’airs de stars locales ou mondiales (ou bien leur version en sonnerie de tél. portable).
Cet acte de piratage que Yahoo! dément et dénonce, intervient sous la gestion de sa filiale (à 40%) Alibaba. Yahoo! ne fait en cela que suivre le rival Baidu.com. Condamné par la Cour de Pékin en septembre 2005, Baidu persiste dans l’illégalité, vu l’immense popularité du service….
Un autre deal met aux prises Disney et la SARFT (State Administration of Radio, Film and Television), tutelle des medias audiovisuels. Shanghai n’a jamais été si proche, ni si lointain d’obtenir son parc Disney, gadget de ses rêves et clou de son expo universelle de 2010, qui lui permettrait de damer le pion au rival du nord, Pékin, (dont les J0 seront oubliés), comme à celui du sud, Hong Kong, qui a son Disneyland -mais beaucoup trop petit.
Mais alors que la mairie de Shanghai fait connaître à grands cris sa préparation du parc à thème, et son attente du feu vert du Conseil d’ Etat, Walt Disney Co. déclare n’avoir aucun accord avec la ville : toute ouverture, si jamais, «ne pourrait intervenir avant 2010 ! » Tout est dit : si Shanghai veut son parc dans les temps, c’est maintenant que Pékin doit se décider.
Or, mises à part deux licences accordées à des maisons de TV étrangères, pour des marchés très limités, la SARFT a su intégralement préserver le monopole public et national sur le petit écran. On l’aura compris, pour Disney, « pas de Donald à Shanghai, sans l’octroi d’une Télé-Mickey ! » Le groupe US pourrait accepter une JV, mais exige un public large. Dur choix pour Pékin, mais ce bras de fer montre que le temps de la dictature médiatique du prolétariat arrive à son terme !
Sommaire N° 9