Les 6-7/3 à Pékin, la 4ème session de palabres sino-japonais tenta de régler un point crucial des relations entre ces deux voisins et rivaux : celle du partage du pétrole en mer de Chine.
Les deux pays n’ont jamais convenu d’une démarcation de leurs ZEE (zone économique spéciale maritime). Tokyo revendique une ligne médiane, selon la thèse du droit international de la mer. Pékin exige le suivi du plateau sous-marin, qui l’avantage. Cette conférence était une première reprise depuis novembre 2005. Alors, Wu Yi, Vice 1er ministre avait annulé une rencontre au Japon avec J. Koizumi, le 1er ministre, qui venait une fois de plus de se recueillir au sanctuaire shinto de Yasukuni, où gisent des criminels de guerre.
Ces entretiens des 6 et 7/3 se sont conclus sur un échec, le ministre chinois Li Zhaoxing taxant ensuite l’attitude d’«un leader nippon» de «stupide et d’immorale».
Malgré tout, de cette rencontre émergent des signes de volonté mutuelle de compromis. Un proche de Shinzo Abe (parti LDP), dauphin présumé de Koizumi dès septembre, offrait (07/03) une «coopération stratégique sur pied d’égalité» – c’était une 1ère. Abe renchérissait, offrant de faire de leur «mare nostrum» une «mer d’amitié».
La Chine, pour la 2de fois, déposait une offre d’exploitation conjointe. Tokyo refusa, car son document ne parlait pas du gisement de Chunxiao, à 400km au Nord d’Okinawa, développé par la CNOOC (China National Off-shore Oil Corp.) depuis novembre 2004, dont l’exploitation semble imminente. Du coup, oeil pour oeil, Pékin lui aussi rejeta l’offre de Tokyo d’exploration conjointe- sur la table depuis l’automne. Et Tokyo s’achemine vers une exploration unilatérale, sans attendre le verdict de la conférence internationale du droit de la mer, chargée de statuer sur les litiges territoriaux marins avant 2009. Seul point positif : les deux pays sont d’accord pour poursuivre le débat, et le régler à l’amiable.
Bilan: En optant pour l’exploitation unilatérale, la Chine a ouvert une situation sans loi, dont le maintien est dangereux pour la paix régionale. D’autre part, Pékin semble s’être résigné à ne pas signer avec Koizumi -faute de le voir renoncer à ses pèlerinages qui fâchent. Mais qu’adviendra t’il si Abe s’en va à son tour à Yasukuni, une fois 1er ministre ?
Sommaire N° 9