Temps fort : BP / Sinopec : vers un ‘mini-Yalta’, partage du monde pétrolier ?

Etrange scoop, ce 26/2 de l’hebdo britannique Observer : négocié par John Browne, PDG de British Petroleum et Hu Jintao en personne, entre New York (sept.) et Londres (nov.), le n°1 européen du pétrole aurait reçu l’aval pour reprendre 25% de Sinopec, pour 14MM$

Très gros coup, si c’est vrai. Le 27, le 2d pétrolier chinois dément vertement— un peu trop. BP et Sinopec sont partenaires de longue date. Ils gèrent ensemble un complexe d’éthylène à 2,7MM$ à Shanghai, une usine d’acide acétique à Nankin (0,5Mt/an),1 autre à Chongqing (0,3Mt/an), un réseau de distribution de carburant à 250M$ dans le Zhejiang… Telle alliance pourrait

[1] aider Sinopec à faire accepter par l’Ouest son deal stratégique de 100MM$ avec l’Iran sur 25 ans, en achats de GNL, et sa reprise à51% et développement du gisement  de Yadaravan (cf VdlC n°7).

[2] Elle lui fournirait du cash nécessaire pour alimenter ses gourmands projets d’achats futurs, tel le champ russe d’Udmurtneft, 17.000t/j de capacité, pour un investissement de 3MM$. Or, le vendeur n’est autre que… BP! Si cette affaire aussi se réalisait, on assisterait à un investissement croisé. On n’en est pas là — un consortium russo-indien est aussi sur les rangs.

L’essentiel est ailleurs. Le rachat Unocal par CNOOC (China National Off-shore Oil Corporation) par exemple, a échoué par refus de l’étranger de céder ses ressources à un pays n’ouvrant pas son marché. Avec le scénario BP-Sinopec, on entre dans une logique de partage mondial, marché contre ressources. Et la Chine pour la 1ère fois  pourrait remettre en cause son dogme  d’ombrageuse indépendance pétrolière – pour trouver sa place dans le très fermé club planétaire de l’or noir ! 

 

 

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