L’an dernier, le cours du pétrole a monté de 39%. Total s’y était préparé, en redéployant ses activités en Chine, et concentrant ses métiers chimiques chez Arkema. A présent le quatrième pétrolier mondial avance tous azimuts sur ce marché.
Avec la CNPC (la compagnie nationale pétrolière chinoise), dans le bassin d’Erdos (Mongolie) Total s’apprête à concrétiser un projet démarré par une déclaration d’intention en septembre 2005 : le développement du champ gazier de Sulige, d’une capacité estimée de 535MMm3 : il s’agit du plus grand champ chinois, à 700km seulement de Pékin (et 1500 de Shanghai).
Total financera à 100% l’exploration puis l’exploitation, et rétrocédera plus de 50% du gaz extrait. Dès 2010, 5MMm3 sont attendus. Dès 2004, via 23 puits, le bassin fournissait déjà 7,5MMm3.
NB : seule Shell, développant un gisement dans l’Ouest, a une longueur d’avance sur Total vers l’exploitation pétrolière en Chine continentale.
Autre ambition exprimée par le Président Jacques de Boisseson, Total offre à Cnooc (China National Off-shore Oil Corporation) et d’autres pétroliers «autant qu’ils voudront» de GNL, venu de ses réserves au Proche Orient, pour 10 centrales à la côte, présentes ou futures. Ce serait une première : jusqu’à présent, la Chine achète à l’Indonésie, l’Australie, l’Arabie Saoudite voire l’Iran (cf édito) !
Mais le temps presse : à l’occasion d’une conférence gazière à Pékin (21/2), le Secrétaire général du CEC (China Electricity Council), Wang Yongan, avoue que 40% des turbines à gaz du pays (d’une capacité de 10,7 GW) risquent de fermer faute de combustible, et prie l’Etat de réviser sa copie de développement gazier. Et le vice-ministre Zhang Guobao, dans cette même conférence, admet un « pur gâchis » dans un terminal GNL du Guangdong.
Or, le problème ne fera qu’empirer : la demande atteindra 120MMm3 en 2020, dont la moitié seulement, satisfaite sur ressources propres!
Enfin, Total vise un 3ème tableau, la distribution : avec son partenaire Sinochem, il concrétise son projet vieux d’un an, de construction-réhabilitation de 500 stations services, entre Pékin, Tianjin, le Hebei et le Liaoning. Une partie du carburant viendra de sa raffinerie en JV à Dalian—modeste entaille au monopole des pétroliers célestes !
Sommaire N° 7