Petit Peuple : Shifang, prendre un mari pour sauver d’autre

La Chine des chaumières pleure sur l’inouïe saga de Zhou, mère de 25 ans qui le 23/1, à la TV de Shifang (Sichuan), demanda en direct, bébé dans les bras : «Qui veux payer l’opération de mon mari cancéreux, coût 100.000¥? Je divorcerai et l’épouserai !».

Le sérieux de la belle ne faisait aucun doute, tout comme l’âpreté adamantine du ciel envers elle et son homme. Née d’un terroir déshérité du Guangxi, elle avait perdu un 1er fiancé à la mine. Son second gars venait de parents si indigents qu’ils l’avaient vendu à d’autres.  Nés sous la même étoile noire, ils s’étaient trouvés et épaulés. L’enfant était né. La chance enfin semblait sourire, quand se déclara la tumeur: La guigne revenait, 天有不测风云 ! Héroïque, Zhou avait imaginé ce moyen de résister au destin ! Son offre insolite à la TV suscita des réactions passionnées.

[1] Froide avocate de la morale féminine, Mme Chen (Harbin) stigmatisa l’épouse pour sa tentative, acte de prostitution pure et simple.

[2] Plus solidaire, Mme Li (Pékin) comprenait, mais plaida pour une solution de l’Etat.

[3] Flairant l’aubaine, un certain Lei (Shenzhen) aurait aimé, pour la somme, s’adjuger du même coup la mère et l’héritier (l’enfant était un fils, valeur sûre !) Mais craignant un marché de dupe, il atermoyait.

[4] Alléguant l’absence de motif recevable, le bureau des divorces refusa la séparation.

 Enfin, un patron anonyme sauva  la situation en téléphonant au reality show : «l’amour n’était pas négociable -le couple ne devait pas être brisé- sa boite paierait l’opération, sans contrepartie ». Ce fut le happy end. L’histoire avait confirmé la faculté extrême de ce peuple de 吃苦 chi ku (manger l’amertume) dans l’épreuve. Pour Zhou, en l’occurrence, celle de scinder sa fidélité en deux cercles (intérieur et extérieur), et deux hommes : le coeur pour l’un, le corps pour l’autre !

 

 

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