— Les efforts de la SASAC, (State-Owned Assets Supervision and Administration Commission) tutelle des grandes entreprises d’Etat pour qu’elles s’exportent, portent leurs fruits : les contrats s’amoncellent.
En automobile, Chery va en Argentine, monter pour tout le cône Sud, jusqu’à 100.000 Tiggo (4×4), et QQ, la petite compacte. La JV coûtera 100M$, dont 51% à Chery, 49% à Socma.
Au large du Venezuela, Sinopec lance avec Inepetrol l’exploration d’un champ pétrolier supposé produire 20.000 barils/jour, d’ici 2009.
A Itaguai (Brésil), le Shanghaïen Baosteel attend son feu vert pékinois pour prendre 25% d’un futur laminoir d’une capacité de 4,5Mt/an en JV avec CSN.
En Afrique du Sud, Sinosteel achète 200M$ la moitié de la mine de chrome de Samacor, et l’usine d’une capacité de 280.000t/an.
Pour sa part, pour 1MM$ (fruit de sa cotation en bourse de HK), la Banque de Chine postule pour la reprise de Singapore Aircraft Leasing (72 appareils, volant pour 34 flottes), avec pour rivaux, Mitsubishi et Dubai Aerospace. Enfin Huawei, l’équipementier des télécoms perce sur le marché allemand avec un contrat de 30M², pour créer le réseau de fibre optique de Versatel, 3ème opérateur fixe du pays.
NB : en Chine même, Huawei doit se défendre contre une OPA en bourse US, sur sa JV chinoise avec 3com. C’est 3Com qui en veut le contrôle, afin d’obtenir une base propre en Chine. Prix offert : 2MM$ – Huawei surenchérit…
— Pour la Société Générale, Citigroup était vraiment un trop gros adversaire à battre !
C’est l’américain qui emporte la Guangdong Development Bank, aux 48MM$ d’actifs et 500 agences. Pékin a fort hésité, avant d’opter pour Citi, cédant aux pressions de Washington.
Autre décision acquise après un an de réflexion dure : Carlyle voit sa dernière copie (cf. VdlC N°34) validée par la SASAC, et va racheter Xugong, groupe national de charriots élévateurs -malgré l’obstruction d’un concurrent.
C’est un cas d’école qui pourrait débloquer des 10aines d’autres reprises de compagnies «avec potentiel mais ruinées car publiques», telles les chaudières de Wuhan, où Alstom reprend une part «de contrôle» dès janvier.
En fait, malgré le dernier cadre restrictif imposé en septembre (VdlC N° 29), l’engouement étranger pour les fusions-acquisitions ne faiblit pas.
Souvent américains, les investissements de ce type ont atteint 361M$ au 3ème trimestre, contre 191M$ douze mois plus tôt. Si le règlement ne les freine pas, c’est qu’ils passent à travers les mailles du filet, en dessous du seuil d’approbation centrale, et touchent majoritairement des firmes privées, la plupart dans le secteur des technologies de l’information.
Sommaire N° 37