Editorial : Lutte contre corruption : l’entrée d’un nouvel acteur, la presse !

Depuis l’été, s’exacerbe  la lutte entre la corruption nourrrie par une croissance échevelée, et la loi dont Hu Jintao semble vouloir faire le symbole de son règne.

Après le scandale de Lai Changxing à Xiamen (7MM$ détournés), un haut cadre pouvait prétendre que ces temps étaient dépassés. Mais depuis octobre 2006, l’affaire shanghaïenne de Chen Liangyu (400M$ manquants au fonds local de pension), prouvent combien  ces paroles étaient des voeux pieux !

 A Shanghai, les rafles se succèdent.  Zhu Wenjin, directeur au Bureau du sol et du logement, est arrêté (3/11), puis (le 7/11) Wang Zheng, PDG du groupe Huangpu. La Shanghai Charity Foundation est dans le collimateur : Zhang Rongkun, financier en  prison, était son superviseur et Yu Huiwen, femme du vice 1er Huang Ju, la vice Présidente. Accusé de débauche, He Minxu, vice-gouverneur de l’Anhui est limogé. A Canton, Gu Chujun, ex PDG de Kelon passe en jugement…

Sur le fond, cette campagne dit la volonté du cabinet Wen Jiabao de percer l’abcès : des centaines de limiers lancés à travers le pays épluchent les comptes des provinces pour punir les 200M² d’investissements sans permis, bafouant les consignes centrales de gel des secteurs textile, acier, électricité, charbon et ciment. Pékin a un bon moyen de punir : à l’approche du XVII. Congrès d’octobre 2007, toute la haute administration  est en cours de promotion… ou de passage sur voie de garage ! Dans le même souci de reprise en main, Wen élague à tous les niveaux les bras droits des Secrétaires du Parti, afin de rendre le pouvoir aux Comités du Parti, et réduire le pouvoir personnel, ainsi que les tentations de prélever bakchichs et taxes illégales.

En outre, Pékin renforce la sécurité à la campagne, y créant depuis 3 ans 30.000 postes de police.

Dernier acteur inattendu : la presse, dont on voit se poursuivre (s’exacerber) la prise de liberté, malgré 18 mois de renforcement de la censure.

Au Quotidien de la jeunesse, Xiao Yuhen -pseudo transparent, signifiant «qui hait la corruption»- dénonce avec une surprenante audace les tours de passe-droits des lobbies et des cadres, privilégiant leurs intérêts personnels sur le collectif, vidant de tout sens le concept de société harmonieuse. Même son de cloche dans Oriental Outlook, voire même l’ultra officiel Xinhua : explosion d’indignation contre l’injustice, mais peut-être aussi un exutoire éphémère, toléré par le régime, « le temps d’un printemps en automne » !

 

               

 

 

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