A la loupe : L’enfer de Dazhong chez Paradise

Depuis 10 ans, la distribution n’a cessé de connaître tressaillements et mal de croissance, pour suivre les besoins toujours croissants en consommation. Elle doit relayer les petits magasins d’Etat, faire sa place au privé, et (surtout) rompre le morcellement du marché par l’émergence de groupes de taille nationale.

La semaine passée (VdlC n°33), Wal-Mart prétendait acquérir le taiwanais Trust Mart, 100 magasins d’un coup.  Puis il marque un nouveau pas en lançant sa 2ème carte de crédit en Chine, en JV avec GE Money et Shenzhen Development Bank, au Sud du pays : le Nord étant déjà couvert par son autre carte, avec la BoCom.

Le 28/10 en présence de la ministre française du commerce Christine Lagarde, Carrefour réagit en inaugurant à Tongzhou (28/10) sa 1000ème surface mondiale, sa 84 ième chinoise. S’inscrivant en faux contre la stratégie de Wal-Mart, J.L. Duran, son directeur général, ne veut plus ramifier le réseau sur 600 villes moyennes, par rachat de chaînes locales : le risque lié à l’intégration est trop élevé. Carrefour compte sur son taux de croissance de 25 à 30% pour poursuivre sa croissance «endogène» au rythme de 20 hypermarchés /an.

Les choses bougent aussi dans le secteur de l’électroménager. Dazhong, 5ème distributeur  du pays, maître du fief pékinois, n’a pas apprécié le retournement d’alliance de Paradise Electronic, le N°3, qui avait d’abord accepté de le racheter en avril, mais fusionnait ensuite en juillet avec Gome le n°1, concurrent direct de Dazhong.

Refusant de disparaître fusionné avec Gome sans l’avoir choisi, Dazhong a mis trois mois pour affûter sa riposte : il brise son pacte avec Paradise, et garde en souvenir du coup bas, les 19M$ d’acomptes versés par l’industriel. Qui bien sûr, ne l’entend pas de cette oreille, alléguant que leur mariage pouvait toujours se faire, par le biais de leurs filiales en bourse. Et réclame 38M$ à Dazhong.

C’est la CIETAC, cour d’arbitrage, qui tranchera. Entretemps, Dazhong en quête d’avenir, sourit à Best Buy, n°1 américain cherchant à s’implanter en Chine, dont elle pourrait servir de premier tremplin!

 

 

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