Argent : Banque – l’éléphant ICBC et la souris Grameen

La banque asiatique ne cache pas sa perplexité devant le triomphe de l’ICBC (Industrial & Commercial Bank of China)

en bourse à Hong Kong et Shanghai, où elle plaçait 17% de ses actifs.

A Hong Kong, 400MM$ de commandes ont été faites, pour 14MM$ de parts en vente, et au 1er jour (27/10), le titre bondit de 15%.L’ICBC remplit donc haut la main son pari de ratisser 22MM$ d’épargne surtout mondiale (une fois placée une tranche supplémentaire de 15%).

Cette 1ère banque chinoise (150M clients, 20% du PNB en prêts), n°5 mondiale se permet donc de refuser aux petits actionnaires un lot d’actions «cadeau de bienvenue» traditionnel : plus la peine! Pourtant en 2004, l’ICBC avait encore 20% de mauvaises dettes, ramenées depuis à 4,1% par divers soutiens d’Etat—un chèque (15MM$) et un transfert  d’écritures (85MM$) vers sa structure de défaisance. Aucune preuve, donc, que ses fondamentaux se soient assainis. La place de Shanghai ne s’y est pas trompée, maussade face à cette arrivée (5MM$, +5,1% au 1er jour).

— A l’opposé de ce mammouth bancaire, une banque Liliputh se  présente : la Grameen, de Mohammed Yunus (Bengladesh), prix Nobel de la Paix.

En microcrédit, cette ONG a prêté 5,7MM$ à 6M de clients, surtout clientes -elles ont remboursé à 97%. La demande chinoise potentielle est immense : jusqu’à 600M de Chinois à moins de 18¥/jour, privés de tout espoir d’emprunt pour créer leur gagne-pain.  Mais la loi chinoise ne permet à l’ONG que le prêt, pas la collecte de fonds, refoulant le microcrédit vers le champ confidentiel de la charité.

Mairie de Pékin et Conseil d’Etat s’intéressent à ce projet de type très “société harmonieuse” – et demandent du temps  pour s’organiser : oseront-ils sauter le pas, de rendre à la base cette liberté bancaire ?

 

 

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