Editorial : A Pékin, Jacques Chirac polit son image d’avenir

« Jamais nos relations n’avaient été aussi confiantes», conclut Jacques Chirac au terme de son 4ème voyage en Chine (25-28/10).

Formule polie, mais non exagérée : après 10 ans de relations intenses, les deux Présidents s’épaulent spontanément, somment d’une seule voix Iran et Corée du Nord de quitter la voie nucléaire, réclament ensemble la levée de l’embargo européen sur les ventes d’ armes: pour renforcer sa cause, Hu Jintao promet de «mieux» respecter les droits de l’homme à l’avenir. J. Chirac endosse sa campagne de «société harmonieuse», et appelle la Chine, «1er émetteur mondial d’oxyde de soufre », à adhérer à une ONU verte, son ultime initiative pour entrer dans l’histoire mondiale…

Car le Chef d’Etat français à l’aube de la retraite, se montre fort soucieux d’image, et moins « hexagonal ». Contre l’Occident, il soutient la pénétration chinoise sur le continent africain: « faute d’une maximisation urgente de l’aide extérieure, l’Afrique éclatera. Tout effort est bon à prendre!»

Toujours pour son image, J. Chirac ne passe pas à Pékin sa dernière bavure en droits de l’homme, et réclame avec l’Europe une enquête publique sur la mort par fusillade (« Assassinat!») de Tibétains en fuite, à la frontière népalaise. Autre souci : assurer le maintien de la priorité chinoise à l’Elysée, après son départ. Pour ce faire, il décuple la coopération au moyen de 14 accords signés entre les deux gouvernements, couvrant océanographie, maladies infectieuses, microprocesseurs, espace, et chemins de fer

 Par ce bon climat, Chirac espère porter la part française du marché chinois de 1,4% à 2% («la moitié de la part allemande»). Pékin fait un effort, et octroie une série de contrats forts, pour plus de 10MM² (cf p.2, « JV »).

Ici, J. Chirac avoue un repentir, qu’il souhaite faire partager par les groupes industriels : n’avoir pas fait assez de place aux PME par le passé, et avoir trop visé les gros contrats. Aussi en monte-t-il quelques unes en épingle, telle Constellation, de B. Delmas, 30 ans, qui vient de modéliser sur internet, avec ses 30 emplois, tous les métiers  du tourisme hexagonal, y compris (en 3D) tous les objets touristiques de Rennes et de Paris. Pour reproduire ce bel outil à Pékin 2008, le BOCOG est intéressé !

NB : il y convergence de démarches entre Chirac et l’Union Européenne, qui lance (25/10) une nouvelle stratégie Chine: elle multiplie les coopé, crée un vrai partenariat prioritaire, mais exige en retour plus de responsabilités…  signe d’une relation qui passe à l’état adulte !

 

 

 

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