L’annonce par Pyongyang d’un test nucléaire (9/10) a consterné l’Asie.
De faible puissance -0,5Kt, mais même avec cette charge, le missile Taepodong-II (10.000km, jusqu’à l’Alaska) a de quoi inspirer bien des insomnies !
Dès le 8/10, les choses étaient claires: Shinzo Abe, 1er ministre nippon était à Pékin pour préparer l’avenir. Depuis, le bal se poursuit. Le 9/10 à Séoul, Abe voyait le Président Roh MooHyun, le 11/10, Pékin, envoyait Tang Jiaxuan à Moscou et à Washington. Deux démarches parallèles s’ébranlent face à Pyongyang:
[1] à l’ONU, G. W. Bush tente d’obtenir la pression la plus forte, un blocus,
[2] dans la région, Tokyo, Séoul, Pékin recherchent une sanction pragmatique pour ramener Pyongyang au tapis vert et éviter le risque d’embrasement (nucléaire?) régional : rêve stratégique peu plausible, consistant à régler un problème asiatique entre Asiatiques, en laissant la Maison Blanche hors des débats…
On voit le dramatique tournant de la Chine face à Pyongyang : elle le condamne (enfin) sans réserve, tout en acceptant le principe de sanctions limitées.
Depuis 50 ans, Pékin protégeait le pays du matin calme pour éviter la chute du régime, et l’incursion de millions de réfugiés de la faim sur son sol. Mais sans son assistance technique et sa protection, le test nucléaire n’aurait jamais eu lieu. Or désormais, Tokyo et Séoul seront aussi tentés d’accéder à la bombe: c’est l’échec de la politique chinoise envers la Corée du Nord.
Aujourd’hui, Pékin milite pour relancer les négociations multipartites gelées depuis 13 mois, tout en bloquant des sanctions dures. Mais au fond, ce qu’il tente pour l’heure, est de limiter les dégâts!
Sommaire N° 32