Argent : Le plus riche Chinois était une femme !

n Selon le palmarès compilé par R. Hoogewerf, l’«homme» le plus riche de Chine en 2005 était Cheung Yan, femme d’entreprise de 49 ans, à la tête de Nine Dragons Paper.

Sa dot atteint 3.4MM$, ce qui la sacre «plus riche femme du monde, partie de rien» -elle est fille d’une famille de 8 enfants, du Heilongjiang, province sinistrée!

Cheung a débuté en 1985 avec 4000$ en poche, dans le recyclage des vieux papiers. Son trait de génie : s’être installée 10 ans après, à Los Angeles, pour en importer le papier usagé, puis partir en bourse de HK et créer le 1er empire chinois du carton d’emballage !

Signe de la volatilité formidable de la richesse locale, elle était 36ème sur la liste en 2005, avec 375M$ ! Elle détrône l’ex-n°1 Huang Guangyu, PDG de Gome (la chaîne d’électroménager). Au reste, les valeurs sures ne changent pas : 8 des 10 plus riches Chinois restent comme l’an passé dans l’immobilier.

L’émergence des businesswomen est la nouvelle de l’année: elles sont 35 dans le top 500 des fortunes chinoises, dont Chen Ningning (trader de métal, 800M$), Yang Lan (média, 500M$)…

NB: cette liste n’a de valeur qu’indicative – la «fortunologie» en Chine n’est pas une science exacte !

n Propriétaire du barrage des 3 Gorges (7GW de capacité), Yangtze Power verse 125M$ pour acheter 11% de l’électricien Guangzhou Development Industry. Investissement qui permet de voir plus clair dans la stratégie de Yangtze Power.

[1] Il a perdu cet été 1% en génération électrique, du fait de la sécheresse. Aussi veut-il diversifier, et acquiert 5GW de capacité en centrales à charbon, gaz et énergies renouvelables.

[2] Il cherche des synergies entre provinces productrices et acheteuses.

[3] Après 4 ans de vaches maigres,  2007 va renouer avec les excédents de capacités. Dans cette attente, comme tous les ténors du secteur, Yangtzé étend ses tentacules, ici à Canton, pour pouvoir reprendre les électriciens en faillite, avec la bénédiction de l’Etat en mal de concentration !

NB : la stratégie de synergie peut agir hors des frontières. Ainsi depuis Canton, Southern Grid le distributeur, ouvre une ligne à haute tension de 220KV pour fournir Hanoi.

Au Nord du fleuve Heilongjiang-Amour, la Russie construit, en JV avec le chinois State Grid, pour 10MM$ et 60 GW de centrales à charbon pour le Dongbei : tout en gardant la houille, et la pollution chez elle.

n  La  zone de libre échange entre ASEAN et Chine émerge: les 11 pays mettent les bouchées doubles. Proposée fin 2000 par Zhu Rongji, le 1er ministre de l’époque, cette Zone de libre échange exprimait alors la volonté de Pékin de rassurer des voisins inquiets de sa montée en puissance, et de leur ouvrir son marché tout en accédant à leurs matières 1ères.

A présent, il s’agit d’aller de l’avant dans ce démantèlement: en 2005, Pékin annonce une baisse moyenne tarifaire vers l’ASEAN de 9.9% à 8.1%. D’ici fin 2007, elle chutera à 6.6%, afin d’être prêt pour l’échéance de 2010, où selon l’entente de 2002, 93% des produits ASEAN seront libres de taxes. A charge de réciprocité bien sûr : l’an passé, la Thaïlande a réduit de 2,2% sa protection tarifaire. Dès à présent cet effort paie : en 2005, les échanges atteignaient 130MM$, et dépasseront les 150MM$ en 2006.

La zone s’ouvrira en 2 temps -en 2010, la Chine et les six ASEAN les plus avancés (Thaïlande, Indonésie, Malaisie, Philippines, Brunei, Singapour) ; en 2015, les quatre lanternes rouges, Vietnam, Cambodge, Laos et Birmanie. D’ici là, une voie ferrée, une autoroute relieront Pékin à Singapour, et 2MM d’âmes entre les deux.

 

 

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