Joint-venture : L’arrivée tardive de Peugeot-cycles

Guangzhou Honda rappelle en Chine 29.916 Odyssey  pour défaut d’essuie-glace arrière (risque d’incendie). Avec la croissance exponentielle du marché chinois, suivent ainsi les rappels : 13 cette année, dont 1441 autres Odyssey (pour défaut de contact), 20.000 Toyota Crown (pour joint fuyant), tandis que DPCA, (de PSA, à Wuhan) n’échappe pas au rappel de 20.000 Elysée et Fukang, pour défaut d’alternateur.

La plupart de ces rappels concernent une fraction mineure d’un problème mondial – les 1441 Odyssey entrent dans une série planétaire de 485.000 voitures.

Pas trop de casse chinoise, donc. Il n’en va pas de même pour Sony, qui doit rapatrier 8M de batteries, dont une partie faites en Chine, et dont 526.000 intégrées aux ordinateurs portables de Lenovo. Il lui en coûtera, au bas mot, un demi MM$! Certains rappels sont dus à l’AQSIQ, l’office de contrôle de qualité, sur base de la loi d’oct. 2004 : c’est le cas de la ligne de crèmes de visage SKII d’Unilever (cf VdlC n°31), made in Japan, retrait imposé par l’autorité, pour des motifs mal démontrés. Pour le reste, rien que de très normal : l’image d’une marque est dure à créer, mais facile à galvauder en cas de réaction  désinvolte quand viennent les pépins

n C’est une règle du jeu : qui pénètre le marché en dernier, paie plein pot.

Arrivant après les Japonais et Piaggio, c’est ce que doit faire Peugeot-Motocycles, pour sa JV avec Qingqi Jinan, géant de la moto chinoise (depuis 1985), aux 2600 employés et 1,2M de motos/an, dont 10% exportés vers 50 pays – 150M² de chiffre en 2005. Qingqi n’en est pas à sa 1ère JV, ayant déjà une usine avec Suzuki. La JV s’installera au Shandong, sur 23400m² avec 430 employés, pour produire 300.000 deux roues/an.

Les conditions (capital, technologie) sont secrètes. Tous les modèles en dessous de 50cm3 seront délocalisés, conservant en France le haut de gamme. L’accord comporte une clause de non-concurrence de Qingqi sur le marché français dans les vespas et motos à partir de 125 cm3.

Ainsi, G. Pressouyre, le PDG, croit pouvoir éviter tout plan social sur ses sites de Mandeure et Dannemarie (1100 jobs). Bien moins confiants, les syndicats voient 40 à 50% des emplois perdus sous 2 ans, et l’ensemble de l’activité délocalisée sous 4 ans.

 

 

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