A Chongqing (Sichuan), après 2 ans de concubinage sans nuages, Chen Zhen, 30 ans, Ai Yao (27) préparaient leur mariage.
Ils achetaient le F2 (sur plan), le mobilier (promo); réalisaient la (cruciale et compassée) rencontre des parents; arrangeaient l’hôtel, le banquet, la liste d’invités.
Le mariage légal était pour le 13/07, la fête pour le 15. Mais le 13, maldonne: Chen se tordait de douleur au ventre! 8 jours après, il fut appelé pour une mission -finalement annulée. La fois suivante, ce fut le fengshui qui n’allait pas (l’aspect propice du temps et du lieu). De diarrhées en voyages, il reporta 7fois! La 8ème était pour le 10/10. Le 7, au déjeuner, Ai Yao tremblante lui rappela… mais pour s’entendre dire: «le 10, juste après la Fête nationale – nenni– le patron me laissera pas partir »!
A cette flèche du Parthe, l’éternelle fiancée sentit « la fumée sortir de ses 7 orifices» (qi qiao sheng yan,七窍生烟) : au couperet de cuisine, elle lacéra le canapé – il s’entailla cruellement en tentant de la désarmer. Après un intermède à l’hôpital, la scène se poursuivit sur le canapé du psy. Il n’y avait chez Chen nulle trahison -il souffrait tout bonnement d’une incapacité de passage à l’acte. C’est un syndrome nouveau et très courant de la grande ville : la peur du mariage. Laquelle s’ajoute à celle d’enfanter, de changer de vie, ou de toute décision forte. Prix à payer sans doute, pour le choc entre libéralisme (son stress), et socialisme (son véto à l’affirmation de l’individu).
Ai Yao cependant, ne voit pas si loin, et met Chen face à ses responsabilités : «Ecoute, mon gars, maintenant tu m’épouses, ou je pars »!
Sommaire N° 32