Le terrain chinois voit souvent fleurir des initiatives innovantes sorties d’outre-nulle part, donnant l’impression de spontanéité échevelée. En réalité, comme on va le voir, elles sortent d’un long tunnel d’expérimentation prudente. En voici trois, à mi-parcours :
t En février 2005, la SEPA, le bureau national de l’environnement, bloquait le projet de 13 méga-barrages sur la rivière Nu / Salween, dernier écosystème vierge d’Asie du sud-est (Yunnan, Birmanie, Thaïlande). Cette JV entre le Yunnan et Huadian aurait produit 18GW/an, 22% de plus que le barrage des Trois Gorges, à terme.
Or, après étude d’impact, la SEPA recommande (11/1) une coupe à 4 barrages, pour concilier demande en énergie, environnement, et attentes des riverains en aval. Le dernier mot reviendra à la NDRC (la National Development and Reform Commission). NB : La construction du 1er barrage, à Liu Ku a commencé.
t Fin 2006, Shanghai accueillera la 4ème bourse des valeurs en Chine, spécialisée dans les produits financiers.
Shang Fulin, Président de la CSRC (China Securities Regulatory Commission) l’annonce (17/1). Au grand dam des 3 autres marchés à terme spécialisés (Zhengzhou/grain, Shanghai/métaux, Dalian/pétrole), qui guignaient ce commerce, souhaitant se prémunir des risques de leur métier en diversifiant les produits. La bourse échangera des valeurs d’indices boursiers et de taux d’intérêt à terme. Elle est décrite comme «jalon de la réforme monétaire, et réacteur pour la percée de Shanghai dans la botte des places financières mondiales ».
t Dur début pour le second cas de rachat de GEE (Grandes entreprises d’Etat) sur hypothèque, celui de Harbin Pharmaceutical par Citigroup (après celui de Xugong par Carlysle, VdlC n°34).
Des 282M$ offerts en prêts aux banques, seuls un tiers ont été offerts, par la ICBC – Industrial & Commercial Bank of China- (50M$, forte de 21% de profits en 2005 et 9MM²) et ABN-AMRO (Hollande, 35M$). Ceci, en dépit du taux d’intérêt riche (322 points de base).
Le problème ne tient pas au véhicule financier en soi, mais à la fragilité des firmes à reprendre : mal conçues, mal gérées, déficitaires, percluses de problèmes sociaux. Les méthodes pour en disposer étaient la structure de défaisance, le mariage arrangé par venture capitaliste. A présent, le rachat sur hypothèque essuie les plâtres : formule plus souple, permettant plus de prise de risque !
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