Avec le frais automnal, revient le spectre de la grippe aviaire, véhiculée par les oiseaux migrateurs.
Par la voix de Li Jinxiang, chef vétérinaire, la Chine affiche la confiance : « cet hiver devrait être calme, pour peu que nos mesures soient suivies ». Quoique l’OMS rappelle que le virus prospère au froid, et que la vaccination systématique de la volaille ne garantit pas contre une pandémie.
L’optimisme est justifié par la faible mortalité jusqu’à présent (21 cas officiels dont 14 fatals, dans le pays depuis 2003), la raréfaction des foyers d’infection, et les progrès du déploiement du bouclier épidémiologique, fruit d’efforts intensifs. Il y a aussi la constitution de stocks de Tamiflu, et les 1ers succès du nouveau vaccin, JV entre le laboratoire pékinois Sinovac Biotech, le ministère des sciences et technologies et le Centre national de prévention épidémiologique. Testé sur des volontaires de novembre 2005 à juin, il est déclaré «sûr et efficace».
Ici, un bémol émis par l’OMS (organisation mondiale de la santé) : le vaccin est dérivé de son propre prototype, issu de souches vietnamiennes du virus H5N1.
Mis gratuitement à disposition de différents pays, il a donné lieu à d’autres pré-vaccins signés GlaxoSmith Kline ou Sanofi-Pasteur, également en cours de certification… En retour, Pékin s’était engagé, depuis mars, à fournir à l’OMS ses propres souches de virus, mais ne l’a pas encore fait : tandis que l’OMS s’impatiente discrètement, la Chine allègue un problème de protocole manquant entre Chine et OMS…
Décidément, une course semble engagée, pour la gloire, voire pour les profits de ces milliards de doses du vaccin futur, à inoculer à l’humanité !
Sommaire N° 28