A la loupe : Nigeria, Bolivie : 2 occasions en or (noir!)

La jeune hydre pétrolière chinoise déploie ses tentacules—vers l’Afrique comme vers le Cône sud, ses deux meilleurs territoires de chasse.

Au Nigeria, la CNOOC (China National Off-shore Oil Corporation) fait sa première percée hors-frontières, en reprenant pour 2,25MM$ les 45% de parts du gisement offshore Apko, propriété de la Sapetro, prête-nom de Theo Danjuma, ex-ministre local «enrichi». On note sur cette affaire, la défaite de l’ONGC (Oil and Natural Gaz Corporation) Inde, seconde victoire chinoise  en quelques mois – après la reprise à l’arrachée d’un contrat angolais par la CNPC (Compagnie Nationale Pétrolière). Ce qui ne veut pas dire qu’entre ces deux pays-Goliath assoiffés d’hydrocarbures, nulle entente ne soit possible : au contraire, les deux pays signent à Pékin (12/1) un mémo de synergie d’achats !

Détenteur de 24% du gisement et son opérateur, Total espère en tirer 225.000 barils/j dès  2009, soit 9% de la production nigériane : 79.000 iront à la CNOOC. A moins que le Président Obasanjo ne décide de saisir 50% des parts, au nom de la corruption de son ex-ministre. Mais Li Zhaoxing, le Ministre des affaires étrangères, de passage à Abuja, devrait trouver les arguments pour l’en dissuader. Li passe du 10 au 19 entre Cap vert, Sénégal, Mali, Libéria, Nigeria et Lybie : à la chasse au pétrole, et surtout, d’influence mondiale et géostratégique.

NB : de janvier à octobre, propulsés au pétrole, les échanges sino-africains ont monté de 39%, à 32MM$!

En Bolivie, c’est la démocratie aveugle qui favorise la Chine : Evo Morales, le Président socialiste juste élu, va nationaliser le gaz (2d gisement du continent), tout en cherchant à retenir les multinationales « pour coopérer »… Les 8-9/1, il était donc l’invité de Hu et de Bo Xilai, Ministre du commerce extérieur. Sans expérience diplomatique ni appuis, Morales doit faire le plein de ses amitiés. Il se présente en toute candeur comme «l’allié idéologique» de la Chine (comme le vénézuélien Hugo Chavez). Il promet de vendre du gaz à la Chine. Il demande des investissements, que Hu lui promet, de la part de groupes « puissants et prestigieux »… Morales penche vers Pékin, exalté par le fantôme de la liberté enfin reconquise sur la finance yankee : la Chine ne voudra pas rater sa chance de s’imposer comme alliance alternative , politique mais aussi commerciale aux USA.

 

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
10 de Votes
Ecrire un commentaire