A la loupe : La Rivière Songhua, Cuti de la Chine !

La contamination de la Songhua en novembre 2005, fut la goutte de benzène qui fit déborder le vase de l’opinion et du pouvoir : une série d’ondes de choc vibrèrent —elles durent encore.

D’autres rejets toxiques  furent signalés en « 2de vague » : le 4/01 à Zhuzhou (Henan), le gel d’une canalisation fit fuir 6 t de gasoil dans le Fleuve Jaune, causant une nappe de 60km de longueur, qui força au chômage 63 stations de pompage, par un taux de toxicité 27 fois supérieur au plafond autorisé. Le même jour près de Xiangtan (Hunan), une maladroite tentative d’épandage des effluents d’une fonderie de zinc aboutit à l’émission de 200kg de cadmium par jour dans la Xiang, avec un pic de contamination de 25 fois la valeur permise. Là, les autorités noyèrent le poisson en réduisant le mal par 20 t de chaux vive.  La Chine s’éveille groggy face à cette pollution fluviale, qui, selon un auteur, frapperait au rythme d’une fois par semaine.

Le pouvoir tente de reprendre l’initiative: promue priorité nationale, la Songhua recevra sous 5 ans, 3MM$ d’investissements en stations d’épuration, afin que 62M de riverains sur 4 provinces, reçoivent l’eau potable avant 360M d’autres. De même, un plan national apparaît, du Conseil d’Etat, pour imposer aux cadres de faire rapport sur tout rejet toxique sous 4 heures, et aux citoyens via la presse. Faible réponse, qui rate le vrai problème : les rejets industriels fluviaux, problème immense, sur lequel les autorités n’ont pas prise !

Au sud, les autorités choisissent l’hiver, temps de hautes eaux pour lâcher 450Mm3 de la Xi (Guangxi), afin de déssaler le Delta des Perles (Canton), victime de décennies de pompage de sa nappe phréatique. Autre bonne nouvelle sur le Delta du Yangtzé : dans les années ’90, Suzhou, Wuxi et Changzhou s’étaient affaissées de 2,5 à 12 cm.

Or depuis 2002, le pompage fut interdit, 4831 puits furent remplacés par un aqueduc à 0,9MM². Le résultat est brillant : sur les 3 villes, la subsidence (l’affaissement) est réduite de 20% à 33%, et la nappe aquifère se reconstitue. Comme si Dame Nature en personne se chargeait de rappeler que sous peines graves, l’environnement ne peut plus être géré comme affaire de «sentimentalisme bourgeois»!

 

 

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