Editorial : Vinexpo à Hong Kong, Airbus à Tianjin…

600 exposants des 5 continents, dont 48% de Français, 6000 visiteurs sur la prestigieuse presqu’île artificielle du Convention Center: tel fut le décor de la 6ème édition du salon bordelais Vinexpo (Asie-Pacifique) du 23 au 25/05 à Hong Kong. Quelques groupes chinois aux ambitions d’export étaient présents, comme Dynasty, Grace ou de petits acteurs, tel Tayshi (France Tech China).

En filigrane se lisait la crise bordelaise (1200 faillites), fruit de surplantation et de multiplication du nombre des châteaux et AOC (appellation d’origine contrôlée), rendant le produit confus hors de l’Hexagone. D’ici 2009, la Chine, 1er buveur d’Asie continentale (4Mhl en 2004) absorbera 5,7 Mhl. Australie et Chili s’octroient l’essentiel de l’import, en gros volumes à bas prix, mélangé (souvent sans le dire) à du vin local.

A Vinexpo-Hong Kong, les deux clubs de châteaux bordelais « Grands Crus classés » et « Rive Droite » s’efforcèrent de communiquer et d’expliquer leur vin, multipliant les dégustations et améliorant l’étiquetage pour mentionner les cépages. Sachant que la Chine se forme le palais, et importera plus cher, pour se rapprocher du voisin nippon qui consommait en 2004 pour 2,6MM$ de vin, contre 1,13MM$ au Céleste Empire!

Vinexpo terminé, tous ces cavistes et marchands de vin reprenaient leur avion pour Shanghai et le SIAL (29-31/05), autre salon d’origine française.

Autre rendez-vous très attendu : après un an de lobbying des quatre villes sur les rangs, le site de la chaîne de montage d’Airbus en Chine est choisi. Xi’an et Shanghai avaient été d’abord écartés, l’un trop enclavé, l’autre au port saturé. Restaient Zhuhai (face à Macao) et Tianjin, dont Dai Xianglong, le maire faisait antichambre à Paris début juin. Tianjin gagne, sur arbitrage direct du Président Hu Jintao, et montera donc  quatre avions A320 par mois, aux pièces essentielles importées d’Union Européenne. Entre juin et septembre se déroulera l’étude de faisabilité, suivie par l’équipement et la production.

L’enjeu serait en fait l’après-A320 : l’A350, où le partenaire AVIC doublerait la participation pour gonfler le projet, face à la concurrence vive du Dreamliner B787. Surtout, Airbus (EADS) et la Chine négocient le développement d’un monocouloir de 100 places et plus, « l’autobus aérien » des pays émergents, dont 600 se vendront en Chine sous 5 ans. Vu les coûts, « nous ne sommes pas pressés », déclarait  Laurence Barron, Président d’Airbus-China : cet investissement prenant les aspects d’une course avec Boeing : « dès que l’un se lancera, l’autre suivra ! »

 

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
9 de Votes
Ecrire un commentaire