Temps fort : Lai Changxing — ultimes pirouettes d’un aigrefin visionnaire !

En Chine aussi, les bandits ont-ils sept vies?

Lai Changxing, l’homme le plus recherché de la police du pays vient d’obtenir miraculeusement sa énième chance de salut!

Jeune comprador aimable et débrouillard, Lai avait gagné la clientèle des grands de la province, puis du pays, et créé à Xiamen (Fujian) Yuanhua, son réseau d’ import parallèle. Qu’il ne paie pas les taxes, ne dérangeait alors personne. Mais qu’il casse les prix de l’or noir, alors à 20$ le baril, et viole le monopole de Sinopec et CNPC, était impardonnable! En 1999, Zhu Rongji le 1er ministre réclama son arrestation. Lai s’enfuit à Vancouver.

On constata alors qu’entre tabac, voitures, engrais et diesel, il avait fait rentrer pour 10MM$ de matériel, grugeant le fisc de 1,5 MM$ de taxes. Pékin exigea l’extradition. Les meules de la justice canadienne s’ébranlèrent.  Ayant épuisé ses recours, Lai (53 ans) devait être livré le 26/05, Pékin ayant promis d’épargner sa vie. Mais mettant en doute la capacité chinoise à tenir sa parole, l’avocat vient d’obtenir une ultime comparution -une semaine de répit! C’est alors que Pékin fit un coup de théâtre, en refusant soudain de garantir (24/5) la vie du financier véreux en cas de retour. Ce faisant, il ne laissait guère de choix aux juges canadiens.

La raison de cette volte-face est transparente : Lai en sait beaucoup, sur bien des gens en haut lieu. Ainsi en mars 2000, l’épouse du Secrétaire du Parti à Pékin Jia Qingling, avait été arrêtée par la Commission de discipline: Jiang Zemin avait sauvé son lieutenant, fait libérer sa femme, et l’affaire avait été enterrée. Or cette dame n’était autre que la chef du principal organe d’investissement du Fujian et la partenaire de Lai Changxing, dont le retour en Chine, tous comptes faits, n’apparaît plus aujourd’hui, si urgent ni opportun !

 

 

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