— “Les aciéries asiatiques acceptent des prix délirants», fulmine le CISA, lobby de l’acier chinois, «nous faisant subir une pression injuste… violant notre entente régionale tacite » !
«L’accord avec la Chine est encore loin », rétorque le Président de BHP Billiton «peut-être vaudrait-il mieux nous séparer quelques temps»…
Ces 2 thèses opposées, montrent bien qui est à l’aise et qui perd pied, dans le bras de fer entre Chine et livreurs de minerai de fer, BHP, Rio Tinto et CVRD qui détiennent ensemble 70% de la ressource.
Des mois de fronde des aciéries chinoises sous l’étendard de Baosteel, débouchent sur l’impasse : coréens, européens et nippons, l’un après l’autre, ont signé pour +19%… Par ailleurs, un malheur n’arrivant jamais seul, la hausse du ¥ (VdlC n°18) la semaine passée, a induit une baisse du pétrole (6%), de l’or (-14%), du cuivre (-11%), d’ où une fuite des fonds de placements et une chute boursière asiatique (-3% à HK)…
— Le vent du téléphone se renforce en Chine, avec 79M de portables vendus en 2005 (209M en Asie) et une progression de 8%. Toutes les marques, chinoises et étrangères affûtent leurs armes avant l’ouverture du marché de la licence 3G.
L’avantage est chez les internationaux -ceux qui restent- seuls disposant de la technologie pour faire la différence.
A tout seigneur, tout honneur : Nokia -1er fabriquant mondial avec 32,5% du marché – annonce son nouveau quartier général à 45M², à Pékin au coeur de la zone de développement BDA. Dès l’automne 2007, il abritera 2000 emplois (R&D, vente et marketing, logistique, achat de pièces et assemblage) dans les nouveaux locaux, en plus de l’usine de portables déjà en place.
Depuis 2000, ce parc Xingwang a attiré 20 équipementiers, 30.000 emplois et pour 1,25MM$ d’invest, pour une production, l’an dernier, de 8,75MM$, de portables majoritairement exportés.
NB : Motorola, Nortel et Ericsson ont aussi installé leur Quartier Général à Pékin dans la zone de Wangjing. Nokia a dû aller à BDA, faute de trouver ailleurs, la place suffisante pour son expansion!
— Qu’est-ce qui peut pousser la Cnooc, monopole chinois du pétrole offshore, à céder à Royal Dutch Shell une part de sa raffinerie à 2,4MM$ en construction à Nanhai (Guangdong), d’une capacité de 12Mt/an dès 2008 ?
Les négociations seraient à un stade avancé. Le Numéro 3 mondial offre d’intégrer cet outil dans leur Joint-Venture voisine, à 4,3MM$ (45% Cnooc, 50% Shell), ouverte en mars. Shell qui a investi 3,5MM$ en Chine, y-compris dans 200 stations services autour de Suzhou, prévoit de dépenser encore 500M$ cette année.
NB : Pour Shell, le renforcement de l’alliance confirmerait sa position dominante en Chine du Sud, et la chance d’un partenariat stratégique avec Cnooc. Chez Cnooc, elle accélérerait la création de son outil commercial et ses acquisitions de droits pétroliers hors du pays !
Sommaire N° 19