A la loupe : Angela Merkel en Chine – un 1er contact tonique

Les 21-23/05 Angela Merkel, 1ère Chancelière de l’histoire allemande faisait en Chine une visite tout sauf simple : fille de la défunte RDA – République démocratique allemande –  et chrétienne démocrate, elle voulait y exprimer une autre voix que celle du socio-démocrate G. Schroeder, plus à cheval sur les principes humanitaires, mais sans abîmer les relations flamboyantes forgées depuis 10 ans : en 2005, l’Allemagne pèse un tiers des échanges sino-européens avec 62MM², dont 18MM² à l’exportation. Aussi durant ce séjour, Mme Merkel et ses ministres prononcèrent des mots d’une fermeté plus connue depuis des lustres : 

— sur la lutte anti-piratage intellectuel, qui sera en 2006 « au coeur du débat juridique », et

— sur les droits de l’homme : Brigit Zypries, la ministre de la justice, interpella son collègue Cao Kangtai sur les arrestations arbitraires et le verdict de 12 ans à l’écrivain Yang Tianshui qui plaidait pour une révolution douce de la Chine, comme en Europe de l’Est.

Les deux pays se turent sur leurs demandes en souffrance.

Pour la Chine, la levée de l’embargo de l’Union Européenne sur les ventes d’armes, le statut d’«économie de marché», et pour Berlin, un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU.

Mme Merkel et le Président Hu Jintao s’entendirent contre l’arme nucléaire à l’Iran – sans préciser les moyens de lui en barrer la route.

Pékin et Berlin faillirent s’entendre sur l’extension du train Maglev, bijou allemand à 1MM$ flottant à 430km /h sur 30km à Shanghai-Pudong (aéroport). Il serait prolongé jusqu’à Hangzhou sur 170km, et aussi vers l’autre aéroport shanghaïen de Hongqiao.

Cette coopération a pour but d’en baisser le coût (aujourd’hui 38M$/km), pour la rendre exploitable. De ces contrats, l’Allemagne ne recevrait qu’une fraction mince (300M² pour Siemens, sur les 4,3MM² du contrat). Aussi les dures palabres visaient de sauvegarder la maîtrise technologique de Siemens et Thyssen-Krupp… Seul un consensus fut acquis, mais non un accord (attendu fin 2006).

Siemens empocha encore un contrat de 500 locomotives, à 1,2MM², pour sa JV de Zhuzhou, et en télécom, pour 156M² d’équipements à China Mobile et Unicom… Mais d’autres contrats sont restés au vestiaire, signe d’un mécontentement de Pékin, après la douche froide infligée par la Chancelière ! 

 

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