A la loupe : Les capitaux prennent le large (et vice versa)

« L’économie chinoise est forte, mais son capital ne fait pas le poids» : cette petite phrase de L. Wong, Président de la Bourse de Singapour, explique le flirt actuel du capital chinois et étranger, hors du moule de la bourse de Shanghai et Shenzhen !

La Chine ouvre le QDII (Qualified Domestic Institutional Investors), facilité permettant aux gros clients chinois d’accéder hors Chine à des valeurs sûres, moyennant ses propres règles. Le1/05, elle autorise le Fonds national de pension à y placer jusqu’à 20% de ses avoirs, aujourd’hui de 26,5MM$. Le but est d’aider ce régime de retraites à trouver 100MM$ qui lui manquent pour faire face à ses obligations. Le Fonds pourrait avoir placé 2,4MM$, hors de Chine d’ici décembre, dont 0,8 nouveaux.

Au total, le QDII devrait exporter vers la bourse de HK, en 2006, 2MM$, et 12MM$ d’ici 2010. Parmi ses autres clients (outre le fonds de pension)  figurent les 300.000 fortunes privées, fortes de 400MM$. Autant dire que le HKSE – la Bourse de Hong Kong est (logiquement) le gagnant n°1 de cette course au capital chinois, devant les places boursières de Singapour ou New York ! 

L’argent chinois sort, et les compagnies chinoises en demande de crédit, en font autant : l’épargnant étranger et même le chinois (via QDII) investissent dans les titres chinois à HK et à Singapour, laquelle fêtait le 5/05 sa 100ème valeur : Midsouth (Shandong), +40% au 1er jour. Avec 15,5MM$, ces 100 titres totalisent 5% de la capitalisation : en un an,  la valeur moyenne de la firme chinoise y a monté de 50%, à 150M$.

Enfin, Shanghai et Shenzhen remontent aussi, ayant gagné 24 et 25% depuis janvier (contre 15% à Hong Kong, selon indice Hangseng) : les réformes (cf VdlC n°16) portent leurs fruits. A 34 banques et fonds étrangers, via le système QFII (Qualified Foreign Institutional Investors), l’Etat a octroyé pour 6,6MM$ de droit d’investissement. Les assureurs réclament de pouvoir y tripler leur présence de 5 à 15% de leurs 200MM$ de patrimoine soit pour 2006, si l’Etat acceptait, +20MM$ d’achats de parts!

On voit donc émerger une perméabilité des capitaux de et vers la Chine. Telle ouverture était urgente, pour maintenir la croissance chinoise, alors que les investisseurs étranger donnent des signes de lassitude – vu l’érosion de l’avantage concurrentiel

 

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