Pol : Le cartel de Medellin en échec à Canton

— En janvier, le DEA (le bureau américain anti-drogue ) informa ses collègues Hongkongais et chinois du départ du Brésil d’un lot de schnouffe vers Canton, direction Hong Kong.

 Le tuyau suffit pour tendre la souricière. Un mois se passa: entre les 3 polices, le secret tint bon. Puis vers le 10/3, de faux acheteurs et vrais flics de Hong Kong, se présentèrent aux vendeurs, obtinrent un échantillon. Les 15 et 17 /05, ce fut le signal du coup de filet : entre Shenzhen, Hong Kong et Zhongshan, 142kg de came furent saisis, valant 13M$, de très loin le record national. Neuf bandits furent serrés (3 Colombiens, 1 Vénézuélien, 2 Hongkongais, 3 Chinois) dont deux eurent la chance de leur vie, étant pris sur le Rocher, à la justice plus douce. Le gang voulait monter une base à Hong Kong pour réexporter sa cocaïne latino vers l’Afrique de l’Ouest et la Thaïlande, concurrençant la dope du Triangle d’or.

La  chance de briser dans l’oeuf cette filière nouvelle, n’a pas été gâchée : en toute discrétion, le bureau du DEA à Pékin fonctionne et coopère déjà depuis 2001 !

NB : Contrairement aux apparences, la police ne gagne pas cette guerre en Chine. Au 1er trimestre, les saisies, qui constituent 1/10 du trafic réel, ont augmenté de 435%, dont la moitié en hallucinogènes de synthèse, genre Ice ou Ecstazy.

 

— Explicable par les ambitions pétrolières et géo-stratégiques de Moscou et Pékin (de contrer les USA), un front sino-russe protège depuis des mois l’Iran contre la menace de sanctions, suite à sa course unilatérale à la bombe atomique au-delà d’un ultimatum au 30/05 par l’ONU.

Mais le glacis se fendille, résultat de tractations discrètes.

Le 10/05, le Trésor US renonce à sa vieille antienne contre la Chine, de la taxer de «manipulation monétaire», ce qui aurait pu ouvrir la voie à des rétorsions US sur les exportations chinoises. Le même jour, R. Zoellik, secrétaire d’Etat déclare que Pékin ne fera pas veto à des sanctions de l’ONU contre l’Iran. Faisant ainsi point d’orgue (28/04) à la confidence de K. Kozachev, élu russe proche du Président Poutine : Russie et Chine «pourraient» tolérer une résolution «imposant» à Téhéran l’arrêt de son programme nucléaire agressif. Sous peine de sanctions ultérieures…

NB : Rien n’est joué : l’Europe, pour l’heure, prépare une offre de garanties de sécurité à l’Iran, en échange de l’abandon de son plan nucléaire !

 

— Par la voix de son Vice 1er ministre Mark Vaile, Canberra dit haut et fort son impatience, face à l’immobilisme des négociations pour l’accord sino-australien de libre-échange.

Contredisant les promesses de Wen Jiabao l’an passé, rien n’a bougé. L’Australie accuse de blocage ses partenaires chinois, avides de minerais et d’énergie australiens, mais pas prêts à ouvrir leur marché au lait, à la viande et au blé «aussie», meilleur marché et de meilleure qualité. Cette pointe d’exaspération vient peut-être de la nouvelle promesse de Wen en avril, de régler tout cela… sous deux ans !

Le gouvernement australien doit se dire que la Chine sait faire plus vite, quand elle le veut : le 8/05, elle annonce une participation de 267M$ dans la 1ère tranche de la Zone de libre échange de Lekki (Lagos), au Nigeria -moins agressif, il est vrai, comme rival industriel. Mais cette tentation protectionniste de la Chine est incompatible avec son espoir de réorienter l’Australie, d’une alliance américaine vers son propre centre de gravité !

 

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